Le président de la Mongolie vient de proclamer l’état d’urgence pour quatre jours dans la capitale du pays, Oulan Bator, en réponse aux violentes manifestations de protestation contre les élections parlementaires de dimanche, qui auraient été « truquées », et qui ont fait cinq morts, rapportent le membre de l’IFEX en Mongolie, Globe International, et […]
Le président de la Mongolie vient de proclamer l’état d’urgence pour quatre jours dans la capitale du pays, Oulan Bator, en réponse aux violentes manifestations de protestation contre les élections parlementaires de dimanche, qui auraient été « truquées », et qui ont fait cinq morts, rapportent le membre de l’IFEX en Mongolie, Globe International, et d’autres dépêches. Les rassemblements publics sont interdits et tous les médias à l’exception de ceux du gouvernement sont fermés. On craint même l’interdiction des médias en ligne.
Les mesures d’urgence ont été proclamées après que des émeutes eurent éclaté le 1er juillet. Les partisans du Parti démocrate et d’autres partis d’opposition, rendus furieux parce qu’ils auraient apparemment perdu l’élection du week-end, se sont rendus au quartier général du Parti révolutionnaire du peuple mongol (PRPM), la force politique la plus puissante du pays. La police anti-émeute n’a pu empêcher la foule de prendre l’immeuble d’assaut et d’y mettre le feu.
L’émeute – et l’incendie – se sont répandus rapidement au Palais de la Culture, tout près, qui abrite un musée, un théâtre et plusieurs médias et organisations sans but lucratif, dont Globe International.
« Beaucoup d’organisations, gouvernementales et non gouvernementales, louent des bureaux au complexe, et un grand nombre d’entre elles ont été dévalisées par les rebelles. Heureusement, nous avons installé une porte en acier qu’ils n’ont pu défoncer », a déclaré la présidente de Globe, Hashhuu Naranjargal. « Nous ne savons pas cependant quand nous allons pouvoir reprendre le travail », a-t-elle ajouté. Globe dispose en ce moment de capacités de communications limitées.
Les affrontements ont fait cinq morts, rapporte la BBC. Plus de 300 personnes ont été blessées, dont le tiers étaient des policiers, et plus de 700 autres ont été arrêtées.
Selon les premières dépêches de Globe, « au moins cinq journalistes qui couvraient les événements ont subi des blessures pendant l’émeute » – deux d’entre eux sont dans un état grave. Globe rapporte également que deux stations de radio FM ont été dévalisées de tout leur équipement, tandis que deux tabloïds hebdomadaires, « Humuus » et « Humuusiin Medee », situés à l’intérieur du Palais municipal de la Culture, ont été incendiés.
Alors que les manifestations sont fréquentes en Mongolie, le niveau de violence dans ce pays relativement petit – la population totale atteint 2,6 millions de personnes – est inconnu, dit la BBC. Ces dernières années, toutefois, le fossé s’est creusé entre les riches et les pauvres, tandis que la richesse minérale du vaste plateau mongol commence à être exploitée par les deux principaux partis, qui ont travaillé fort pour attirer au pays des sociétés minières occidentales.
En ce qui concerne les accusations de fraude électorale, la BBC rapporte que les prétentions de ce genre n’ont rien de nouveau en Mongolie. Après chaque élection, il y a des plaintes de la part des deux grands partis. Les observateurs internationaux ont décrit le scrutin du week-end dernier comme « généralement équitable », et il semble que les résultats vont s’imposer. Les résultats préliminaires indiquent que le PRPM, un ancien parti communiste qui a gouverné la Mongolie de 1921 à 1996, a remporté la majorité des 76 sièges du Parlement.
Consulter les sites suivants :
– Globe : http://globeinter.org.mn , courriel : globe (@) magicnet.mn
– BBC News : http://tinyurl.com/6xenk3
– The Associated Press : http://tinyurl.com/4h85o8
(2 juillet 2008)