Un journaliste travaillant pour un journal favorable à l’opposition a été abattu avec son fils le 12 juillet à Phnom Penh, quelques semaines à peine avant l’élection générale, rapportent l’Alliance de la presse de l’Asie du Sud-Est (Southeast Asian Press Alliance (SEAPA) et l’Association cambodgienne pour la protection des journalistes (Cambodian Association for the Protection […]
Un journaliste travaillant pour un journal favorable à l’opposition a été abattu avec son fils le 12 juillet à Phnom Penh, quelques semaines à peine avant l’élection générale, rapportent l’Alliance de la presse de l’Asie du Sud-Est (Southeast Asian Press Alliance (SEAPA) et l’Association cambodgienne pour la protection des journalistes (Cambodian Association for the Protection of Journalists, CAPJ).
Khim Sambo circulait à motocyclette en compagnie de son fils de 21 ans, Khat Sarin Theada, lorsque chacun d’eux a été atteint de deux projectiles tirés par des tueurs qui circulaient eux aussi à moto. Sambo est mort sur le coup, tandis que son fils a succombé quelque temps plus tard à l’hôpital.
Il est vraisemblable que Sambo ait été assassiné à cause de son travail au « Moneakseka Khmer » (« La Conscience Khmère »), un journal lié au parti d’opposition Sam Rainsy, dit la CAPJ. Il couvrait souvent les affaires de corruption, de coupe de bois illégale et de vol de terres par de puissants individus liés au gouvernement. D’après le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), le journal « Moneakseka Khmer » fait partie d’une poignée de publications systématiquement critiques au Cambodge.
« Lorsque est assassinée une personne qui ose écrire ou argumenter contre ceux qui disposent du pouvoir absolu, ceux qui tirent les ficelles ne sont jamais trouvés ni traduits devant les tribunaux, conformément à la loi », a déclaré le parti Sam Rainsy dans un communiqué.
Le rédacteur en chef du journal, Dam Sith, a été accusé récemment d’avoir publié des allégations selon lesquelles le ministre des Affaires étrangères du Cambodge avait eu des liens avec l’ancien régime Khmer Rouge, rapporte la SEAPA. L’accusation a par la suite été abandonnée. Selon la CAPJ, l’attentat contre Sambo est survenu peu après la remise en liberté de Sith.
La mort de Sambo arrive dans un climat de violence et de tension accrues au Cambodge à la veille de l’élection générale du 27 juillet, qui devrait maintenir au pouvoir le premier ministre Hun Sen. La CAPJ souligne qu’à la veille de l’élection, l’attentat a instauré un « climat de peur » chez les journalistes.
La police de Phnom Penh indique qu’elle est toujours à la recherche des auteurs de ce double assassinat. D’après Reporters sans frontières (RSF), cette affaire est le premier meurtre d’un journaliste cambodgien en cinq ans.
Consulter les sites suivants :
– SEAPA/CAPJ : http://www.seapabkk.org/
– CPJ : http://tinyurl.com/6bg782
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=27832
– Fédération internationale des journalistes : http://tinyurl.com/6bpb4p
– Reuters : http://tinyurl.com/5e9ryq
(16 juillet 2008)