Comment les médias d’Asie centrale couvrent-ils les attentats terroristes? On croit généralement qu’ils agissent comme une « liaison dangereuse », qui répandent la peur en rendant publiques les exigences des terroristes et qui accroissent leur tirage ou leur auditoire en couvrant la nouvelle de manière sensationnelle. Mais cela n’est pas le cas, indique une étude […]
Comment les médias d’Asie centrale couvrent-ils les attentats terroristes? On croit généralement qu’ils agissent comme une « liaison dangereuse », qui répandent la peur en rendant publiques les exigences des terroristes et qui accroissent leur tirage ou leur auditoire en couvrant la nouvelle de manière sensationnelle. Mais cela n’est pas le cas, indique une étude originale de l’International Media Support (IMS) et de ses partenaires, la Fondation international Adil Soz pour la protection de la liberté de parole au Kazakhstan (Adil-Soz) et l’Association publique « Journalistes » du Kirghizistan.
« L’extrémisme politique, le terrorisme et les médias en Asie centrale » (« Political extremism, terrorism, and media in Central Asia ») constate qu’il y a peu de liens entre la couverture de l’extrémisme et la motivation d’un média d’accroître son auditoire et ses recettes.
À l’aide d’exemples tirés du Kazakhstan et du Kirghizistan, les auteurs ont plutôt constaté que les médias d’Asie centrale ont tendance à ne couvrir les attentats terroristes et l’extrémisme politique que lorsque des incidents surviennent – et sur un ton neutre, « afin d’éviter les critiques possibles du gouvernement ».
D’après l’étude, d’austères déclarations officielles fournissent l’essentiel des reportages des médias de masse sur le terrorisme – ce qui illustre l’absence de ressources en information fiables et facilement accessibles.
Le rapport de 40 pages comprend des recommandations aux médias, aux propriétaires de médias, aux organisations de la société civile et aux autorités, pour qu’ils rehaussent leurs compétences en journalisme et en communications afin de pouvoir informer le public « de manière opportune et fiable » sur toutes les questions litigieuses.
On espère, disent les auteurs, « que l’amélioration de la performance des médias de masse en temps de crise contribue à la transformation pacifique des conflits sociaux ».
L’IMS a entrepris le projet à l’été de 2007, couvrant 27 médias au Kazakhstan et 22 au Kirghizistan. « Le rapport explore un domaine nouveau, alors que les faits entourant la couverture réelle (du terrorisme) par les médias demeurent peu abondants à l’échelle mondiale, et qu’il s’agit de la première étude du genre en Asie centrale », dit l’IMS.
Pour lire « Political extremism, terrorism, and media in Central Asia; with examples of Kazakhstan and Kyrgyzstan » (L’extrémisme politique, le terrorisme et les média en Asie centrale; avec des exemples du Kazakhstan et du Kirghizistan), en anglais et en russe, aller à : http://tinyurl.com/3p7hcp
Consulter également InfoCenter AntiTerror, un site web établi au Kirghizistan dans le cadre du projet : http://www.kgcentr.info
(Avec des dossiers de Svetlana Dylevskaya, Assistante de l’IFEX pour le projet d’Asie centrale)
(30 septembre 2008)