Lors des Jeux olympiques de cette année, la Chine a prouvé qu’elle était un pays hôte exceptionnel, et elle a remporté le plus de médailles d’or. Mais la Chine est-elle assez hardie pour relever un défi encore plus considérable : respecter les engagements en matière de droits de la personne qu’elle a pris lorsqu’on lui […]
Lors des Jeux olympiques de cette année, la Chine a prouvé qu’elle était un pays hôte exceptionnel, et elle a remporté le plus de médailles d’or. Mais la Chine est-elle assez hardie pour relever un défi encore plus considérable : respecter les engagements en matière de droits de la personne qu’elle a pris lorsqu’on lui a confié la responsabilité d’organiser les Jeux? L’Association mondiale des journaux (AMJ) l’espère, grâce à sa campagne qui invite la Chine à prolonger l’atténuation de ses règles sur les médias, entrées en vigueur pour les Olympiques, et qui doivent prendre fin le 17 octobre.
Il y a longtemps, en 2002, quand elle était candidate à la tenue des Jeux, la Chine avait promis de relâcher les restrictions sur les reportages des journalistes étrangers. Assurément, à partir du 1er janvier 2007, la Chine a proclamé de nouvelles règles qui accordaient aux reporters étrangers une plus grande liberté de déplacement à l’intérieur du pays et d’interviewer toute personne désireuse d’être interrogée. Même si ces nouvelles règles ont été en grande partie laissées de côté par les autorités, il en a résulté des progrès limités pour la liberté des médias en Chine.
Malheureusement, même ces règles doivent expirer la semaine prochaine.
L’AMJ demande que les nouvelles règles continuent à s’appliquer – et soient étendues pour inclure les journalistes étrangers et chinois. Elle demande en outre que les règles soient appliquées, « ce qui n’a pas toujours été le cas avant et pendant les Olympiques ».
Les soubresauts ont été nombreux – le Club des correspondants étrangers en Chine a documenté plus de 336 cas d’ingérence dans les reportages des médias depuis que les règles sont entrées en vigueur (comme on a pu le constater au Tibet, avec les reportages sur le tremblement de terre au Sichuan et dans le récent scandale du lait en poudre contaminé).
« Maintenant que les Jeux sont chose du passé, et que l’attention mondiale se dirige ailleurs, il est plus important que jamais d’attirer l’attention sur l’absence complète de liberté de presse dans le pays le plus peuplé du monde, qui continue d’emprisonner plus de journalistes que tout autre pays », dit le directeur général de l’AMJ, Timothy Balding. Plus de 30 journalistes et au moins 50 cyber-reporters sont incarcérés en Chine.
L’AMJ encourage les journaux et les autres médias à se joindre à la campagne pour plus de liberté de presse en Chine en publiant de nouvelles publicités qui exigent que les autorités respectent leurs engagements olympiques. Ces publicités sont accessibles en allemand, anglais, espagnol et français ici : http://www.wan-press.org/china/ads.php?id=70
(8 octobre 2008)