La Fédération européenne des journalistes (FEJ), l’organisme européen de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), a salué la semaine dernière la défaite à la chambre haute du parlement allemand, d’une loi antiterroriste qui aurait donné à la police fédérale des pouvoirs sans précédent en matière d’espionnage. Plusieurs États fédéraux se sont abstenus de voter sur […]
La Fédération européenne des journalistes (FEJ), l’organisme européen de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), a salué la semaine dernière la défaite à la chambre haute du parlement allemand, d’une loi antiterroriste qui aurait donné à la police fédérale des pouvoirs sans précédent en matière d’espionnage.
Plusieurs États fédéraux se sont abstenus de voter sur cette loi antiterroriste, ce qui a mené à son rejet.
La loi aurait investi le Bureau fédéral d’enquêtes criminelles (BKA), l’équivalent allemand du FBI américain, du pouvoir de contraindre les journalistes de divulguer l’origine de leurs matériaux de recherche et leurs sources en réduisant considérablement leur droit au secret professionnel. D’après l’Institut international de la presse (IIP) et les dépêches, elle aurait aussi habilité le BKA à enregistrer les conversations et à espionner les ordinateurs, par exemple au moyen de fouilles secrètes et à distance des disques durs de particuliers.
Pour les critiques, ces nouveaux pouvoirs auraient transformé le BKA en une « superpolice » dotée de pouvoirs extrêmement vastes.
« C’est une très importante victoire pour la liberté de la presse en Allemagne et en Europe », dit la FEJ. « Nos affiliés allemands, également en collaboration avec toutes les grandes organisations de médias, ont continuellement critiqué l’avant-projet de loi de lutte antiterroriste, qui prévoyait des pouvoirs étendus pour le BKA pour la défense de crimes graves. »
La mesure avait aisément franchi le 12 novembre l’étape de la chambre basse, avec le puissant soutien du gouvernement de coalition de la chancelière Angela Merkel, qui s’est joint aux chrétiens-démocrates conservateurs et aux sociaux-démocrates de centre-gauche.
Les protestations contre la mesure ont été menées par des groupes représentant les intérêts des journalistes, des médecins et des avocats, qui se demandaient si la mesure ne contrevenait pas au droit au respect de la vie privée pour les sources, les patients et les clients.
Une étude récente menée par Privacy International a constaté que déjà les lois antiterroristes en Europe affectent gravement la liberté d’expression tout en apportant peu d’avantages dans la lutte contre le terrorisme – et que les gouvernements semblent se servir de ces lois à leurs propres fins politiques.
Le rapport, « Speaking of Terror: A survey of the effects of counter-terrorism legislation on freedom of the medias in Europe » (Parlant de Terreur : Étude des effets des lois antiterroristes sur la liberté des médias en Europe), est accessible à : http://tinyurl.com/65zlba
Consulter également les sites suivants :
– EFJ/FIJ : http://ifex.org/en/content/view/full/98956/
– IIP : http://ifex.org/en/content/view/full/97415
– AP : http://tinyurl.com/6s3mpj
– Deutsche Welle : http://tinyurl.com/5efhso
– Spiegel en ligne : http://tinyurl.com/6bak4x
(3 décembre 2008)