Floribert Issa Saïdi a été aggressé lors des échauffourées entre la police et les militants de l'Union pour la Nation Congolaise, parti d'opposition.
(JED/IFEX) – Floribert Issa Saïdi, caméraman-correspondant de Nyota TV et Wantashi TV, deux stations privées émettant à Lubumbashi, capitale de la province de Katanga (Sud-Est de la RDC), a été pris à partie, lundi 11 avril 2011, par des agents de la police nationale congolaise qui lui ont arraché sa caméra lors des échauffourées entre la police et les militants de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC, parti d’opposition), à Kasongo, un territoire situé à 250 kms de Kindu, capitale de la province de Maniema (Est de la RDC).
Selon les informations parvenues à JED, Issa était parti filmer l’arrivée à Kasongo d’une délégation de l’UNC, parti politique de M. Vital Kamerhe, ancien président de l’Assemblée Nationale et ancien cadre influent du parti présidentiel, aujourd’hui passé dans l’opposition. Sa caméra lui a été arrachée au moment où il était entrain de filmer l’arrivée de cette délégation à l’aéroport, et toutes les casettes ont été détruites.
Contacté par JED, Issa a déclaré qu’il savait que l’arrivée de cette délégation à Kasongo allait poser problème depuis la diffusion par les médias locaux d’un communiqué des autorités locales demandant à la population de ne pas accueillir cette délégation et aux médias de ne pas diffuser les nouvelles de cette formation politique. « Malgré la diffusion de ce communiqué, je me suis permis d’aller filmer l’arrivée de cette délégation pour les envoyer à Lubumbashi », a ajouté le journaliste.
JED dénonce cette nouvelle tentative de musèlement de la presse par les autorités locales qui empêchent l’opposition de s’exprimer par voie de presse et rappelle que dans le même territoire de Kasongo, il y a quelques jours, le directeur de la radio communautaire « Sauti ya M’kaaji » avait fait l’objet de menaces répétées pour avoir accordé la parole au président de ce même parti d’opposition. Pour JED, il s’agit là d’actes d’intolérance politique qui préludent de graves atteintes à la liberté de presse et d’expression, à quelques mois des élections annoncées.