A l'occasion de la célébration de la « Journée Internationale de lutte contre l'impunité des crimes commis contre les journalistes », JED a rendu public son Rapport annuel 2018 sur l'état de la liberté de la presse et d'expression intitulé « Journalistes et Médias sous pression : Les élections de tous les dangers ».
Cet article a été initialement publié sur jed-afrique.org le 1 novembre 2018.
A l’occasion de la célébration, vendredi 2 novembre 2018, de la « Journée Internationale de lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes », Journaliste en danger (JED) a rendu public son Rapport annuel 2018 sur l’état de la liberté de la presse et d’expression en République Démocratique du Congo intitulé « Journalistes et Médias sous pression : Les élections de tous les dangers ».
Pour JED, la célébration de la Journée de lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes donne l’occasion de rappeler qu’en RD Congo, des centaines des journalistes et professionnels des médias risquent chaque jour la mort ou la prison à cause de leur métier d’informer.
Au cours de cette année 2018, le climat de travail des journalistes ne s’est guerre amélioré et aucune mesure, ni politique ni législative, n’a été prise par les autorités du pays en faveur de la liberté de l’information. Le nombre des journalistes et des médias attaqués reste toujours élevé.
Depuis le début de cette année, JED a répertorié 121 divers cas de violations des droits d’informer et d’être informé en 2018, le même nombre de cas recensés en 2017, qui se répartissent de la manière suivante :
54 journalistes ont été arrêtés pour diverses raisons professionnelles. Si les uns ont été privés de leur liberté pendant moins de 48 heures, d’autres, au contraire, ont été gardés dans les installations des divers services pendant de longues périodes.
37 cas de censure ou des pressions diverses ont été exercées sur les médias par des autorités politiques ou des services de sécurité.
30 journalistes ont reçu des menaces directes ou indirectes, ou ont été agressés dans l’exercice de leur profession. Il s’agit plus particulièrement des journalistes qui couvraient des manifestations publiques organisées par l’opposition, les mouvements pro démocratie, etc.
Ces atteintes à la liberté de la presse recensées par JED sont généralement ou majoritairement le fait des personnes détentrices d’une parcelle de pouvoir public, et qui abusent ainsi de leur position, en toute illégalité et en toute impunité.
Le Rapport sur l’état de la liberté de la presse et d’expression intervient à quelques jours du lancement de la campagne pour des élections générales annoncées pour le 23 décembre prochain. Des élections qui se préparent dans un climat de haute tension politique marqué par des violences qui n’ont pas épargnées les professionnels des médias.
Exerçant leur profession dans un contexte de vive tension qui fait planer le spectre d’un chaos généralisé dans le pays, plusieurs journalistes couvrant diverses manifestations publiques organisées par l’opposition et la société civile dans le but d’exiger du Président Kabila la renonciation à un troisième mandat – conformément à l’Accord de la Saint Sylvestre – ont été copieusement passés à tabac et humiliés par des agents de l’ordre. Leur matériel de travail a été endommagé ou confisqué.
Pour JED, les violences contre les journalistes sont le fait des personnes identifiables qui abusent de leurs positions pour s’en prendre aux médias et qui ne sont jamais inquiétées.
JED appelle les autorités congolaises à mettre fin à cette culture de l’impunité qui entretient l’insécurité pour les journalistes.