(RSF/IFEX) – Le 10 octobre 2002, les forces de sécurité du gouvernement ont pénétré sans mandat dans les bureaux du « Monitor », l’unique quotidien indépendant du pays, et ont empêché sa parution le lendemain. Dans le même temps, le journaliste Frank Nyakairu aurait été enlevé par des militaires dans la ville de Gulu, dans le nord […]
(RSF/IFEX) – Le 10 octobre 2002, les forces de sécurité du gouvernement ont pénétré sans mandat dans les bureaux du « Monitor », l’unique quotidien indépendant du pays, et ont empêché sa parution le lendemain. Dans le même temps, le journaliste Frank Nyakairu aurait été enlevé par des militaires dans la ville de Gulu, dans le nord du pays, selon le quotidien.
RSF s’indigne de cette situation. « L’attitude des forces de sécurité constitue une véritable atteinte à la liberté de la presse », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans un courrier adressé à Yoweri Museveni, président de la République ougandaise. L’organisation a demandé au Président de tout faire pour qu’une telle situation ne se reproduise plus à l’avenir, et de veiller à ce que les journalistes puissent exercer librement leur métier sans être victimes de menaces ou de perquisitions arbitraires. RSF s’est également inquiétée de la disparition de Nyakairu et demande aux autorités de le libérer au plus vite.
Les forces de police sont intervenues après la publication dans « The Monitor » d’un article affirmant qu’un hélicoptère de l’armée avait été abattu par des rebelles dans le nord du pays. La police a perquisitionné les locaux du « Monitor » dans l’intention d’y trouver Nyakairu, l’auteur de ces lignes, ou toute autre information se rapportant à cet événement. Le journaliste aurait été enlevé par des soldats de l’armée dans le nord du pays le lendemain matin, selon le « Monitor ».
La situation de la liberté de la presse s’est dégradée depuis le début de l’année en Ouganda. Un étudiant en journalisme a été tué par des policiers lors d’une manifestation de l’opposition en janvier, et une nouvelle législation restrictive antiterroriste pouvant conduire à des abus a été adoptée en mars (consulter des alertes de l’IFEX des 22 et 21 mars et 21 janvier 2002).