(RSF/IFEX) – RSF tient à exprimer son soulagement après la décision prise par la Cour des lourdes peines d’Ankara de libérer préventivement Sandra Bakutz, le 30 mars 2005, dans l’attente d’une nouvelle audience, fixée au 1er juin. « Nous nous réjouissons de cette décision, mais nous attendons des autorités turques qu’elles poursuivent dans ce sens et […]
(RSF/IFEX) – RSF tient à exprimer son soulagement après la décision prise par la Cour des lourdes peines d’Ankara de libérer préventivement Sandra Bakutz, le 30 mars 2005, dans l’attente d’une nouvelle audience, fixée au 1er juin.
« Nous nous réjouissons de cette décision, mais nous attendons des autorités turques qu’elles poursuivent dans ce sens et qu’elles abandonnent toutes les charges retenues à l’encontre de la jeune journaliste autrichienne. Celle-ci a purgé suffisamment de jours de prison inutiles. Cette libération ne doit pas seulement être préventive, mais définitive, car les autorités turques n’ont pas été en mesure de démontrer la responsabilité de Sandra Bakutz dans les faits qui lui sont reprochés », a déclaré l’organisation.
Le procès, fixé le 30 mars, au sein de la 11e chambre de la Cour des lourdes peines d’Ankara, a débuté à 14 heures (heure locale), en présence de nombreux journalistes turcs et autrichiens, et d’un représentant de RSF. Les débats étaient présidés par le juge Orhan Karadeniz. Tout le réquisitoire du procureur Salim Demirci, alléguant l’appartenance de Bakutz à « une organisation illégale », sans être capable d’exhiber une preuve matérielle concrète de cette affirmation, a été retenu par la Cour, excepté la nécessité de sa détention provisoire. La journaliste, qui s’exprimait en allemand, a rejeté toutes les accusations portées à son encontre. Elle était défendue par plus de 20 avocats.
Journaliste pour la radio autrichienne Orange 94.0 et pour l’hebdomadaire allemand « Junge Welt », Bakutz avait été arrêtée par la police à l’aéroport Atatürk d’Istanbul, le 10 février, et accusée d' »appartenance à une organisation illégale ». Le 16 février, elle avait été conduite à la maison d’arrêt de Pasakapisi à Istanbul, avant d’être transférée dans la prison de Gebze, à 50 km au Sud. Elle avait ensuite été conduite, le 1er mars, à la prison Ulucanlar d’Ankara, dans laquelle elle a été détenue jusqu’à son procès du 30 mars.
La jeune journaliste autrichienne est dorénavant libre de ses mouvements, dans l’attente de son procès ajourné au 1er juin. Elle risque toujours une peine de 10 à 15 ans de prison.