Les agressions contre les journalistes se poursuivent et prennent de lâampleur en Colombie, et les associations internationales de journalistes devraient âcréer un centre permanent dâobservation chargé de surveiller les violations de la liberté de la presseâ dans le pays. Telle est la déclaration du journaliste colombien Francisco Santos Calderon lors de la cérémonie dâouverture de […]
Les agressions contre les journalistes se poursuivent et prennent de lâampleur en Colombie, et les associations internationales de journalistes devraient âcréer un centre permanent dâobservation chargé de surveiller les violations de la liberté de la presseâ dans le pays. Telle est la déclaration du journaliste colombien Francisco Santos Calderon lors de la cérémonie dâouverture de lâassemblée annuelle de lâAssociation mondiale des journaux (AMJ) à Rio de Janeiro, au Brésil. Sept journalistes ayant été assassinés dans le pays en 1999 et quatre déjà cette année, âla Colombie a besoin de cette solidarité dâaction… avant quâil ne soit trop tardâ, de dire Santos, qui vit maintenant en exil. Santos est militant de la paix et rédacteur en chef de âEl Tiempoâ; il a dû prendre le chemin de lâexil au début de lâannée après avoir appris lâexistence dâun complot en vue de lâassassiner, indique lâAMJ. Un centre international dâobservation qui se chargerait de surveiller les violations commises contre les médias devrait être efficace parce que âceux qui sâattaquent aux journalistes sont sensibles aux répercussions internationales de leurs gestesâ, a fait remarquer Santos. Le centre serait doté dâun bureau permanent en Colombie et ferait enquête sur chaque cas de violation rapporté, a-t-il soutenu.
Santos compte parmi les journalistes qui ont dû quitter le pays devant les assassinats, les menaces et les agressions physiques. Encore récemment, lâéditeur du journal âEl Espectadorâ et directeur général de la âFundacion por la Libertad de Prensaâ (Fondation pour la liberté de la presse, FLIP), Ignacio Gomez, a dû quitter le pays après avoir reçu des menaces de mort. La FLIP participe au programme dâextension du réseau de lâIFEX et collabore avec nombre de ses membres. Selon la FLIP et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Gomez a fui le pays après quâune journaliste du âEl Espectadorâ, Jineth Bedoya Lima, eut été enlevée, agressée et torturée. Elle a été enlevée alors quâelle enquêtait sur des rumeurs voulant que des membres dâune organisation de droite, les Autodéfenses unies de Colombie (AUC), se préparaient à lâassassiner, elle et dâautres journalistes du âEl Espectadorâ. LâAUC a proféré des menaces après quâun numéro du âEl Espectadorâ eut laissé entendre que âles dirigeants de lâAUC pourraient bien avoir ordonné âdes assassinats ayant toutes les apparences dâexécutionsâ lors dâune bagarre entre détenus de droit commun et membres de lâAUC à la prison de La Modelo, près de Bogotáâ. Lâenlèvement et la torture de Bedoya âconstitue une attaque contre la liberté de la presse et contre toute la sociétéâ, dit la FLIP.
Les journalistes de Colombie demandent aux forces armées, à la guérilla, aux organisations paramilitaires et à toutes les autres parties au conflit de respecter le droit des journalistes dâexercer leur profession, ajoute la FLIP. à partir dâune information de âPrensa Libreâ, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) rapporte, parmi les nombreuses attaques perpétrées contre les journalistes ces dernières semaines, que huit travailleurs des médias ont été agressés le 22 mai pour des âmotifs inconnusâ, alors quâils se déplaçaient dâune région à une autre sur un bateau. La FLIP a publié plusieurs manuels, dont un document en espagnol établi dâaprès le âGuide pratique du journalisteâ de RSF, et du âManual para Cubrir la Guerra y la Pazâ (âmanuel pour couvrir la guerre et la paixâ). Ce dernier document examine les influences sociales et politiques qui sâexercent sur les médias, ainsi que les nombreuses pressions auxquelles font face les journalistes qui travaillent en zone de guerre. On peut communiquer avec la FLIP par courrier électronique à info@flipcolombia.org; site web : http://www.flipcolombia.org.