Il peut être dangereux d’écrire sur la situation en Irlande du Nord. C’est du moins ce qu’on peut lire dans deux articles publiés dans le dernier numéro de « INDEX on Censorship » (vol. 2, 1999). Dans un premier article, John Farrel traite du récent assassinat de Eamon Collins, auteur et informateur de l’armée républicaine irlandaise (IRA). […]
Il peut être dangereux d’écrire sur la situation en Irlande du Nord. C’est du moins ce qu’on peut lire dans deux articles publiés dans le dernier numéro de « INDEX on Censorship » (vol. 2, 1999). Dans un premier article, John Farrel traite du récent assassinat de Eamon Collins, auteur et informateur de l’armée républicaine irlandaise (IRA). Celui-ci a publié en 1997 aux éditions Granta un ouvrage, « Killing Rage » [La Rage de tuer], qui, selon l’INDEX, a provoqué « une vive controverse […] parmi les républicains qui s’opposaient à la description qu’il y faisait de la âlutte’, qu’il décrivait comme sale, brutale et, à l’occasion, livrée par des ivrognes ». Certains politiciens et certains éléments de la population ont été outrés de ce que Collins fasse de l’argent avec son livre, compte tenu de ses liens avec la violence et l’assassinat. Collins devait témoigner sous peu dans une affaire de diffamation contre le « Sunday Times ». « Voilà une autre raison qui pourrait expliquer pourquoi on a voulu le voir mort », d%26#233;clare « INDEX ». »>http://www.indexoncensorship.org »> »INDEX on Censorship » (vol. 2, 1999). Dans un premier article, John Farrel traite du récent assassinat de Eamon Collins, auteur et informateur de l’armée républicaine irlandaise (IRA). Celui-ci a publié en 1997 aux éditions Granta un ouvrage, « Killing Rage » [La Rage de tuer], qui, selon l’INDEX, a provoqué « une vive controverse […] parmi les républicains qui s’opposaient à la description qu’il y faisait de la âlutte’, qu’il décrivait comme sale, brutale et, à l’occasion, livrée par des ivrognes ». Certains politiciens et certains éléments de la population ont été outrés de ce que Collins fasse de l’argent avec son livre, compte tenu de ses liens avec la violence et l’assassinat. Collins devait témoigner sous peu dans une affaire de diffamation contre le « Sunday Times ». « Voilà une autre raison qui pourrait expliquer pourquoi on a voulu le voir mort », déclare « INDEX ».
Dans un autre article de « INDEX » sur l’analyse des nouvelles au Royaume-Uni, Tony Geraghty, auteur de « The Irish War » [La Guerre d’Irlande], décrit la persécution dont il est constamment l’objet à cause de son travail. Geraghty a été arrêté en décembre dernier par des agents du ministère de la Défense nationale, qui ont fouillé sa maison de fond en comble, y ont installé des dispositifs d’écoute électronique et saisi tous ses dossiers. On l’a interrogé sur certains passages de son livre dans lesquels il « montre comment des systèmes informatisés de surveillance, mis au point pour livrer une guerre exotique au-delà des mers, sont maintenant déployés contre les civils en Grande-Bretagne même. […] Les hommes du ministère de la Défense nationale voulaient surtout connaître mes sources et se sont montrés très irrités quand je leur ai parlé de l’âinviolabilité’ de mes sources ». Au début de l’année, on a déféré son cas au bureau du Procureur de la Couronne, qui « devra décider s’il sera le premier écrivain poursuivi en vertu de l’article 5 de la Loi de 1989 sur les secrets officiels, c’est-à -dire la partie de la loi qui vise expressément les auteurs ». La peine maximale prévue en cas de culpabilité est de deux ans d’emprisonnement. L’écrivain fait remarquer, non sans ironie, que son livre est en vente libre dans tout le Royaume-Uni.