La législation sur les médias de Hongrie, votée au Parlement en février 1996, éprouve des âdifficultés de croissanceâ, selon le journaliste pigiste Andrew Princz dans lâédition de mars 1999 de la revue âBusiness Hungaryâ. Princz, qui collabore à lâoccasion comme chef de projet au Centre du journalisme indépendant (CIJ) à Budapest, dit que lâindustrie de […]
La législation sur les médias de Hongrie, votée au Parlement en février 1996, éprouve
des âdifficultés de croissanceâ, selon le journaliste pigiste Andrew Princz dans lâédition de mars 1999 de la revue âBusiness Hungaryâ. Princz, qui collabore à lâoccasion
comme chef de projet au Centre du journalisme indépendant (CIJ) à Budapest, dit que lâindustrie de la radiodiffusion doit adhérer à la Commission nationale de la radio et de la télévision (ORTT), lâorganisme national de réglementation, afin de rajeunir les lois sur les médias. Ã lâheure actuelle, la situation se complique du fait que la Cour suprême a jugé le 24 février dernier que lâORTT sâétait rendue coupable, aux termes de la loi sur
les médias, dâavoir âadopté des mesures illégales dâattribution des contratsâ en 1997, lorsquâelle a accordé une licence de radiodiffusion commerciale à lâun des deux
radiodiffuseurs commerciaux du pays, âRTL Klubâ. Le tribunal a ordonné à âRTL Klubâ
de cesser ses émissions; lâORTT a interjeté appel. Des allégations circulent, qui font
état âde corruption, de pressions politiques et même des éléments dâantisémitisme
dans le processus décisionnelâ.
âLes commissaires de lâORTT sont nommés par les factions qui se partagent le Parlementâ, fait remarquer Princz, au lieu de lâêtre par le gouvernement, ce qui âcrée une situation où lâaffiliation politique risque dâinfluer sur les décisions en matière professionnelleâ. Dâaprès le spécialiste hongrois des médias, János Horvát, les
membres de la commission sont des politiciens que lâon a récompensés pour leur
travail au lieu dâêtre des gens qui ont la compétence nécessaire pour occuper le poste.
âLâopinion répandue est que celui qui contrôle les médias contrôle le pays.â En dépit des défis qui se posent, Princz croit que même le gouvernement reconnaît quâil faut
changer les lois sur les médias, et peut-être même les remplacer. âLa crise actuelle, dit-il, démontre combien il est difficile dâappliquer la loi; il se dégage en même temps un consensus voulant que la loi est déficiente dans sa nature même et dans ses objectifs. […] Voici un pays où, pendant des générations, les médias ont servi dâinstrument du pouvoir; le monde politique et les médias travaillaient main dans la main. Les vieilles habitudes ne disparaissent pas facilement, et la mise en place dâune loi sur lâindépendance des médias, capable dâétablir un équilibre entre la radiodiffusion à titre de service public et les intérêts nouvellement reconnus de la radiodiffusion commerciale, constitue une tâche monumentale, même dans les démocraties les plus avancées.â