Les groupes Journaliste en danger (JED) et Reporters sans frontières (RSF), ainsi que le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) font part de leur préoccupation à propos de la sûreté des journalistes en République démocratique du Congo (RDC), tandis que le pays s’apprête à vivre ses premières élections en plus de 40 ans. Le […]
Les groupes Journaliste en danger (JED) et Reporters sans frontières (RSF), ainsi que le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) font part de leur préoccupation à propos de la sûreté des journalistes en République démocratique du Congo (RDC), tandis que le pays s’apprête à vivre ses premières élections en plus de 40 ans. Le 8 juillet 2006, le reporter pigiste Bapuwa Mwamba était abattu par des inconnus dans la capitale, Kinshasa. Il est le deuxième journaliste assassiné depuis huit mois.
Selon JED, le meurtre « n’avait pas l’air d’un geste commis au hasard ». La veille du meurtre, Mwamba avait publié dans le quotidien « Le Phare » un article qui critiquait les autorités et la communauté internationale pour ce qu’il qualifiait d’« échec de la transition politique en RDC ». Il écrivait que « l’accroissement des activités des milices ajoute à l’insécurité grandissante qui règne dans l’est. Les attaques fréquentes contre les droits de la personne, la plupart du temps du fait de l’armée, font maintenant partie du paysage congolais […] L’État ne fonctionne pas. »
Le ministre de l’Information de la RDC, Henri Mova Sakanyi, a déclaré dans une entrevue à Radio Okapi qu’il allait rencontrer le président Joseph Kabila et d’autres hauts dignitaires du gouvernement afin d’« accélérer l’enquête » sur le meurtre de Mwamba.
En mars dernier, JED avait rapporté que des individus portant l’uniforme de l’armée avaient effectué une descente dans la maison de Mwamba, volant un téléphone cellulaire et 850 $ US en liquide. Les assaillants auraient menacé de tuer Mwamba, qui a par la suite porté plainte à la police, laquelle n’y a donné aucune suite.
Mwamba est le deuxième journaliste assassiné depuis huit mois. Le 3 novembre 2005, Franck Ngycke Kangundu et sa femme, Hélène Mpaka, ont été abattus par des inconnus. JED rapporte que trois soldats inculpés du meurtre subiront leur procès le 12 juillet.
Le 30 juillet, la RDC tiendra ses premières élections depuis 1960. JED, RSF, le CPJ et Human Rights Watch ont lancé un appel aux autorités de la RDC, les invitant à en faire davantage pour garantir la sécurité des journalistes qui couvrent les élections. Ces organisations ont documenté une série d’attentats dirigés contre des journalistes, qui se sont produits au cours des quatre derniers mois (voir à : http://ifex.org/en/content/view/full/74903/).
Le groupe JED a lui-même reçu des menaces de mort en raison de ses activités de surveillance de la liberté de la presse. Le 20 mai, des membres du personnel ont reçu un courriel anonyme disant « choisissez votre cercueil ». Le courriel menaçait en outre leurs familles et affirmait que « nous connaissons vos domiciles et vos écoles ».
Consulter les sites suivants :
– JED : http://www.jed-afrique.org/
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2006/africa/drc10july06na.html
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=18233
– Profil de JED : http://www.cpj.org/Briefings/2004/DA_fall04/JED/JED.html
– Human Rights Watch : http://hrw.org/backgrounder/africa/drc0606/index.htm
– Rapport des Nations Unies sur les droits de la personne en RDC : http://www.monuc.org/News.aspx?newsId=11515
– Profil des élections en RDC : http://www.aceproject.org/regions-en/africa/CD