Aujourd’hui, à l’occasion de la journée nationale de la presse en République démocratique du Congo (RDC), le groupe Journaliste en danger (JED) prie instamment le nouveau gouvernement de transition d’accorder la priorité absolue à la liberté d’expression et appelle les donateurs internationaux à apporter leur appui aux médias de la RDC en période d’après-conflit. « […]
Aujourd’hui, à l’occasion de la journée nationale de la presse en République démocratique du Congo (RDC), le groupe Journaliste en danger (JED) prie instamment le nouveau gouvernement de transition d’accorder la priorité absolue à la liberté d’expression et appelle les donateurs internationaux à apporter leur appui aux médias de la RDC en période d’après-conflit.
« La liberté de la presse est un des droits fondamentaux de l’homme […] et sans liberté, il n’y a point de démocratie. […] le temps est venu pour que la force du droit prenne désormais le dessus [sur le droit de la force] », déclare JED dans un rapport publié le 22 juillet.
Le rapport évalue l’état de la liberté de la presse dans ce pays déchiré par la guerre et recommande des initiatives pour améliorer la situation. Qualifiant les cinq dernières années de guerre de « véritable enfer pour la presse et pour les journalistes congolais », JED déclare qu’au moins 260 journalistes ont été arrêtés en RDC depuis mai 1997, soit depuis qu’un coup d’État, dirigé par Laurent-Désiré Kabila, a renversé le régime de Mobutu Sese Seko. Jusqu’à maintenant cette année, 21 journalistes ont été arrêtés ou emprisonnés.
Le rapport de JED met en lumière les cas les plus graves de violation de la libre expression dans le pays, notamment la disparition, en septembre 1998, du directeur du magazine « Le Point-Congo », Belmonde Magloire Missinhoun, qui n’a jamais fait l’objet d’une enquête. Plus récemment, Donatien Nyembo Kimuni, reporter au journal « La Tribune », a été condamné le 11 juillet à cinq ans de prison pour avoir critiqué les activités d’une entreprise minière locale. [Voir les alertes précédentes de l’IFEX : http://ifex.org/fr/content/view/archivealerts/478/]
Par ailleurs, JED s’inquiète que les taxes et droits d’enregistrement excessifs imposés aux médias dissuadent les médias indépendants de toute expansion, ce qui empêche la majorité des Congolais d’accéder à un vaste éventail d’informations.
Tout en répertoriant les problèmes courants, JED salue l’évolution positive de la situation, y compris les dispositions de la nouvelle constitution qui visent à garantir la liberté d’expression et l’établissement d’une commission nationale de réforme du droit afin de réexaminer les lois qui restreignent la liberté de la presse. JED salue également la création d’une agence indépendante, la Haute Autorité des Médias, qui travaillera à améliorer les normes journalistiques en RDC.
Le rapport intégral de JED est accessible à :
http://www.jed-congo.org/Communiques/2003/2107.htm
Pour plus de renseignements sur la liberté d’expression en RDC, consulter :
– Human Rights Watch : http://www.hrw.org/french/press/2003/congo0724.htm
– Office des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires :
http://www.irinnews.org/Frenchfp.asp?SelectRegion=Grands_lacs&SelectCountry=RDC
– Mission des Nations Unies en RDC : http://www.monuc.org/french/
– Le rôle des médias dans le conflit en RDC : http://ifex.org/en/content/view/full/50993/
– Comité pour la protection des journalistes : http://www.cpj.org/attacks02/africa02/drc.html