Un dicton irakien veut quâil y ait dans le pays autant de photographies de Saddam Hussein que dâhabitants (20 millions de personnes). Le dicton nâest peut-être pas si loin de la vérité, Saddam lui-même ayant déjà affirmé que sâils devaient voir leurs téléviseurs tomber en panne, tout ce que les Irakiens avaient à faire était […]
Un dicton irakien veut quâil y ait dans le pays autant de photographies de Saddam Hussein que dâhabitants (20 millions de personnes). Le dicton nâest peut-être pas si loin de la vérité, Saddam lui-même ayant déjà affirmé que sâils devaient voir leurs téléviseurs tomber en panne, tout ce que les Irakiens avaient à faire était de mettre sa photo sur lâécran, rapporte Reporters sans frontières (RSF).
Le groupe de défense de la liberté de la presse publie aujourdâhui un rapport qui montre de manière détaillée lâétendue du pouvoir de Saddam sur les médias du pays, quâil contrôle avec une poigne de fer, et quâil a transformé « en outil de propagande ce qui fut jadis lâune des presses les plus dynamiques du Moyen Orient ».
Le président de lâIrak perpétue son pouvoir par un système institutionnalisé de répression et de censure dont les conséquences ont été catastrophiques pour la liberté de la presse, dit RSF. Classé lâan dernier par RSF au 130e rang parmi les pays les moins tolérants de la liberté de la presse, lâIrak figure parmi les dix pays du monde qui réservent le pire traitement aux journalistes et aux médias, dit le groupe.
Par lâentremise de son fils aîné Oudaï, qui préside le Syndicat des journalistes irakiens, Saddam contrôle de près les journalistes du pays et leur décerne en même temps récompenses et privilèges, dit RSF. Lâadhésion au syndicat, bien quâofficiellement non obligatoire, est « vivement recommandée ». Toute personne qui refuse peut être mise à lâamende.
Oudaï possède également le journal le plus influent du pays, « Babel », et administre une douzaine dâhebdomadaires, plusieurs quotidiens, une station de télévision et une de la radio FM, dit RSF.
Le rapport de RSF constate cependant que la transformation des médias irakiens en instrument de propagande ne sâest pas produite à lâarrivée au pouvoir de Saddam, en 1968. « Avant même que le Baas [le parti de Saddam] ne prenne le pouvoir en 1968, les régimes fermaient des journaux pour un oui ou pour un non. Câest une vieille habitude! », dit un journaliste irakien en exil, interrogé par RSF.
Lire le rapport complet à www.rsf.org« >http://www.rsf.org/article.php3?id_article=5008 »>www.rsf.org
Consulter les sites suivants :
– Fédération internationale des journalistes : www.ifj.org« >http://www.ifj.org/publications/press/pr/030204iraq.html »>www.ifj.org
– Fiche documentaire de Freedom House :
www.freedomhouse.org« >http://www.freedomhouse.org/research/freeworld/2002/countryratings/iraq.htm »>www.freedomhouse.org
– Human Rights Watch : http://hrw.org« >http://hrw.org/mideast/iraq.php »>http://hrw.org
– Couverture de lâIrak par MediaChannel : www.mediachannel.org