L’IFEX a le plaisir d’accueillir trois nouveaux membres qui viennent de coins du monde fort éloignés. Par un vote tenu la semaine dernière, le Conseil de l’IFEX a approuvé en effet l’adhésion de l’Alliance des journalistes indépendants (AJI), d’Indonésie [en indonésien : « Aliansi Jurnalis Independen » (AJI)]; l’Association des médias électroniques indépendants (ANEM), de la République […]
L’IFEX a le plaisir d’accueillir trois nouveaux membres qui viennent de coins du monde fort éloignés. Par un vote tenu la semaine dernière, le Conseil de l’IFEX a approuvé en effet l’adhésion de l’Alliance des journalistes indépendants (AJI), d’Indonésie [en indonésien : « Aliansi Jurnalis Independen » (AJI)]; l’Association des médias électroniques indépendants (ANEM), de la République fédérale de Yougoslavie; et le Syndicat des journalistes du Paraguay (SPP) [Sindicato de Periodistas del Paraguay (SPP)].
L’AJI a été fondée en 1994 en tant qu’association de journalistes indépendante qui lutte en faveur de la liberté de la presse, après l’interdiction en Indonésie de trois publications réputées en juin de cette année. Le gouvernement reconnaît l’Association des journalistes indonésiens (PWI), qui lui est inféodée, mais ne reconnaît pas l’AJI, dont les activités étaient clandestines depuis ses débuts jusqu’à tout récemment. En effet, ce n’est que depuis la chute de Suharto, l’an dernier, que l’AJI est active au grand jour. L’AJI a pour objectif principal « la liberté d’opinion, le droit du public d’être informé et le droit d’association ». Elle s’efforce aussi de « défendre et d’améliorer les conditions de travail des journalistes et des travailleurs de la presse en Indonésie, par l’amélioration du bien-être de ses membres ».
Dans le passé, il était dangereux d’appartenir à l’AJI. Quatre de ses membres ont été emprisonnés pour avoir produit deux revues indépendantes, « Independen » et « Suara Independen »; d’autres ont perdu leur emploi ou ont été amenés à démissionner après d’intenses pressions. L’AJI « se fait entendre sur les questions d’importance pour les médias indonésiens », comme l’attribution de permis et la rédaction des nouvelles lois sur les médias. L’AJI a publié un certains nombre de documents, elle organise des colloques et des discussions, elle s’occupe activement de la formation de journalistes professionnels et de journalistes universitaires et des médias parallèles; elle soutient les journalistes et leurs familles visés par le régime.
Fondée en 1993, l’ANEM est un organisme bien connu de défense de la liberté d’expression en République fédérale de Yougoslavie et dans le reste de l’ex-Yougoslavie. Les informations transmises par l’ANEM sont diffusées dans le réseau par d’autres membres de l’IFEX, pour qui elle une source accessible et fiable. L’ANEM a fait activement campagne contre la Loi serbe sur l’information publique, et contre le harcèlement des stations de radio et de télévision, et l’interdiction des journaux et des livres. L’ANEM est reconnaissante du soutien international que reçoivent les entreprises de presse de la région, car il est impératif de souligner les cas de violations de la liberté d’expression perpétrées en Yougoslavie.
Les membres fondateurs de l’ANEM sont radio B92, Radio Boom 93 et Radio Télévision Bajina Basta. Ce sont les trois seuls membres en règle de l’association qui, de dire l’ANEM, est « le mécanisme [capable de] protéger le mieux contre l’influence du gouvernement ». Les stations intéressées, qui démontrent que leur politique rédactionnelle est indépendante, peuvent adhérer à titre de membres affiliés. Elles obtiendront le statut de membre de plein droit « lorsque la situation politique et les conditions de propriété et de statut juridique se seront améliorées dans le pays ».
Pour sa part, le SPP contribue depuis 1991 aux activités de l’IFEX par sa participation à la « Federacion Internacional de Periodistas » (FIP), section latino-américaine de la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Fondé en 1979, le SPP rassemble la majorité des artisans de la presse écrite et électronique du Paraguay. Le SPP est indépendant du gouvernement et des partis politiques; il maintient cette indépendance depuis sa fondation, ce qui lui permet de préserver sa réputation au Paraguay. En plus des questions liées au travail, le SPP défend les droits fondamentaux des journalistes et suit de près la situation de la liberté d’expression au Paraguay. Il donne également des programmes de formation aux journalistes.
Le SPP a toujours été connu pour sa position très ferme en faveur de la démocratie, de la justice sociale, des droits de la personne, de la liberté d’expression et de l’accès du public à l’information. Le SPP invite les entreprises de presse à demeurer, dans leur couverture, indépendantes des intérêts économiques et politiques, et il remet en question tous les actes de censure, toutes les violations des droits des journalistes et toutes les entraves au libre exercice de la profession.