Même si la situation de la liberté d’expression s’améliore au Kenya depuis dix ans, la liberté de la presse subit toujours la lourdeur des forces politiques qui s’y affrontent. Telle est la constatation de l’Institut des médias (MI) et du Syndicat des journalistes du Kenya dans une déclaration conjointe émise à l’occasion de la Journée […]
Même si la situation de la liberté d’expression s’améliore au Kenya depuis dix ans, la liberté de la presse subit toujours la lourdeur des forces politiques qui s’y affrontent. Telle est la constatation de l’Institut des médias (MI) et du Syndicat des journalistes du Kenya dans une déclaration conjointe émise à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Selon le secrétaire général du KUJ, Kihu Irimu, et le directeur des programmes du MI, David Makali, « grâce aux efforts concertés du mouvement réformiste et à la persévérance de certains secteurs de la presse, nous pouvons maintenant nous classer à peu près comme un pays progressiste, mais nous n’y sommes pas encore tout à fait. […] Le Kenya figure parmi les pays où les forces politiques dominantes cherchent toujours à étouffer la liberté de la presse et, par extension, à miser les gains âprement obtenus dans la lutte pour la démocratie et les droits de la personne. » Les années 90 ont été marquées par la violence ouverte contre les journalistes, des interventions des propriétaires des médias dans l’exercice quotidien de leur profession, la corruption et la détérioration des conditions de travail.
Selon Irimu et Makali, « à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le KUJ et le MI tiennent à exprimer leur inquiétude devant la marginalisation systématique et l’aliénation des médias par rapport aux processus décisionnels en matière politique, dans tout le pays. La révision constitutionnelle en cours se fait sans que l’on se penche suffisamment sur le rôle fondamental des médias dans la démocratisation, ni sur son importance comme instance qui interviennent dans la société. »
Pour la Journée mondiale de la liberté de la presse, le MI et le KUJ ont préparé une semaine complète d’activités « qui mettent l’accent sur l’essence, la contribution et l’avenir de la presse au Kenya ». Toute la semaine sera présentée une exposition photographique intitulée « Transitional Images: The Road to Democracy » [Illustrations de la transition : Le chemin de la démocratie]. L’exposition offrira « une collection des meilleures illustrations réalisées par les plus grands photojournalistes et caricaturistes, qui ont saisi des moments importants de la transition vers la démocratie, depuis 1990 jusqu’à maintenant. » Le 3 mai a lieu une conférence sur le « pluralisme dans les médias électroniques » afin d’examiner « les progrès réalisés dans la libéralisation des ondes et dans l’élimination des obstacles qui l’entravent ». Un symposium sur le photojournalisme est organisé pour les 4 et 5 mai. Enfin, le MI lance le 3 mai ses nouveaux prix de journalisme, qui seront attribués en octobre.