Lotfi Hajji, le directeur de la chaîne en Tunisie, était venu couvrir le meeting d’une cinquantaine de partis politiques progressistes, du centre et de gauche, et des partis "destouriens", au palais omnisport de Monastir.
(RSF/IFEX) – Le 26 mars 2012 – Le directeur du bureau d’Al-Jazeera en Tunisie, Lotfi Hajji, a été insulté et malmené, le 24 mars 2012, alors qu’il était venu couvrir le meeting d’une cinquantaine de partis politiques progressistes, du centre et de gauche, et des partis « destouriens », au palais omnisport de Monastir.
“Nous sommes choqués par la violence avec laquelle Lotfi Hajji et la chaîne Al-Jazeera ont été traités par les personnes présentes lors de ce meeting et dénonçons la complaisance des responsables politiques qui ont laissé l’incident se développer. Le Parquet doit se saisir de cette affaire ; une enquête doit être ouverte dans les plus brefs délais afin de poursuivre les auteurs de ces exactions, a déclaré Reporters sans frontières. Les violences contre la presse se sont multipliées ces derniers mois sans que les autorités prennent la pleine mesure de la gravité des faits. Les journalistes, tout bord confondu, doivent pouvoir suivre l’actualité politique et sociale du pays sans être inquiétés. C’est le principe premier de la liberté de la presse et du respect du pluralisme”, a ajouté
l’organisation qui rappelle que “de telles pratiques doivent être bannies d’un état démocratique. Il n’est pas acceptable que des journalistes soient humiliés, chassés et violentés, et que cela ne suscite aucun émoi.”
Bien qu’il ait fait valoir son invitation officielle de l’association Al-Fikr-el-Bourguibi (La Pensée bourguibienne) pour couvrir le rassemblement politique, Lotfi Hajji a été agressé et menacé par des personnes se réclamant du parti Destour. Il a ensuite été encerclé par le comité d’organisation du meeting, puis évacué de la salle. Un individu a alors pris un micro en criant “Al-Jazeera dégage”, repris par la foule, sans susciter la réprobation des dirigeants politiques placés au premier rang.
A l’extérieur de la salle, Lotfi Hajji a reçu des coups de pieds au genou. Le micro de la chaîne qui avait été placé à l’avant de la salle par le caméraman, pour enregistrer les interventions des participants, a été dérobé. Selon une déclaration d’Al Jazeera, il aurait été détruit.
L’organisation rappelle que la nouvelle loi sur la presse protège l’intégrité physique des journalistes en créant un nouveau délit.
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