Le Centre du journalisme indépendant (IJC) et Reporters sans frontières (RSF) rapportent que le journaliste Edward Olalekan Ayo-Ojo, mieux connu sous le nom de Eddy Ayo-Ojo, a été trouvé mort le 1er juin à Lagos. L’autopsie n’a pas pu déterminer les causes exactes du décès, mais certaines dépêches indiquent qu’il pourrait avoir été étranglé par […]
Le Centre du journalisme indépendant (IJC) et Reporters sans frontières (RSF) rapportent que le journaliste Edward Olalekan Ayo-Ojo, mieux connu sous le nom de Eddy Ayo-Ojo, a été trouvé mort le 1er juin à Lagos. L’autopsie n’a pas pu déterminer les causes exactes du décès, mais certaines dépêches indiquent qu’il pourrait avoir été étranglé par des inconnus. Ayo-Ojo, avait collaboré à plusieurs revues, dont le « Daily Times ». Au moment de sa mort, il était pigiste et avait une chronique publiée dans divers quotidiens du pays.
Entre-temps, ARTICLE 19 presse le Président Obasanjo d’affirmer sa détermination de faire enquête sur les violations des droits de la personne et de s’attaquer à la corruption en veillant à présenter rapidement un important projet de loi sur l’accès à l’information et à abolir les décrets militaires qui autorisent toutes les violations. Selon le directeur général d’ARTICLE 19, Andrew Puddephatt, « le Nigéria a un urgent besoin de garanties juridiques pour assurer l’accès aux documents officiels pouvant amener devant les tribunaux les auteurs des violations et lever le voile officiel qui permet aux responsables de ces violations de poursuivre leurs activités. Il y a certaines choses qui sont réalisables instantanément, notamment l’abrogation de nombreux décrets et lois de nature répressive. »
ARTICLE 19 insiste également sur la nécessité pour le Nigéria de se doter de mécanismes efficaces en vue d’assurer une enquête prompte et diligente sur tout nouveau cas de violation, aussi bien que sur les violations commises dans le passé. C’est seulement si on garantit leur indépendance que la nouvelle commission d’enquête mise sur pied pour faire la lumière sur les violations des droits sous le régime Abacha et la Commission nationale du Nigéria sur les droits de la personne pourront faire enquête sur les cas de « répression non officielle ». On entend par ce terme le phénomène par lequel un gouvernement utilise des éléments parallèles pour fomenter des conflits locaux, empêcher les gens de s’exprimer, et agir hors du cadre légal, par exemple en organisant des « disparitions ». Tous ces agissements feraient partie des facteurs qui contribuent à la violence qui sévit actuellement dans la région du delta du Niger.
Le 7 juin dernier, le Centre américain du PEN InternationalâOuest, dont le siège est à Los Angeles, a lancé un appel au nouveau Président du Nigéria « pour qu’on réexamine les cas d’un très grand nombre d’écrivains et de journalistes persécutés sous le régime du général Sani Abacha, et pour qu’on les réhabilite ». Le Centre américain du PEN InternationalâOuest demande au Président Olusegun Obasanjo d’instituer une enquête officielle et impartiale sur le procès et l’exécution de Ken Saro-Wiwa « et d’autres écrivains et journalistes qui ont été accusés, bâillonnés, arrêtés, emprisonnés et privés, par toutes sortes de moyens, de leur liberté d’expression par les militaires », afin de les disculper tous. Les journalistes nigérians Niran Malaolu, Kunle Ajibade et Akin Adesokan, ainsi que le Dr Owens Wiwa, le frère de l’écrivain Ken Saro-Wiwa, ont joint leur nom à l’appel. Malaolu est à Los Angeles en ce moment, où il reçoit des traitements contre une maladie contractée en prison.
Enfin, Internews a dépêché en mars dernier une équipe au Nigéria pour voir ce qu’il est possible de faire pour soutenir le progrès des médias indépendants dans le pays. Pendant que l’équipe se trouvait sur place, Internews a créé un site web appelé « Nigeria Nexus », sur lequel il présente des pages consacrées aux médias et aux organisations civiles du Nigéria, et offre des informations considérables sur les médias du pays. Le site web se trouve à www.internews.org/nigeria.