Reporters sans frontières (RSF), lâAssociation mondiale des journaux (AMJ), les Journalistes canadiens pour la liberté dâexpression (CJFE), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC) rapportent que la journaliste, écrivaine et militante politique birmane San San Nweh a été libérée, après sept ans de […]
Reporters sans frontières (RSF), lâAssociation mondiale des journaux (AMJ), les Journalistes canadiens pour la liberté dâexpression (CJFE), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC) rapportent que la journaliste, écrivaine et militante politique birmane San San Nweh a été libérée, après sept ans de détention. La junte militaire birmane a annoncé le 18 juillet 2001 que onze membres de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) avaient été libérés de prison, dont San San Nweh et lâécrivain dissident Aung Khin Sint. La LND est dirigée par Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel. Après que la LND eut remporté lâélection générale de 1990, la junte militaire a rejeté le résultat et a refusé de céder le pouvoir, rappelle le CPJ.
San San Nweh était emprisonnée depuis 1994. RSF fait remarquer quâelle avait été condamnée à dix ans de réclusion pour avoir « diffusé des informations antigouvernementales et livré son témoignage à des journalistes étrangers ». Elle a reçu certaines récompenses internationales, dont le prix International de la liberté de la presse, du CJFE, en 1998; le prix RSF  Fondation de France, en 1999; la Plume dâOr de la Liberté de 2001, de lâAMJ et une bourse Hellman/Hammett en 2001. Les organisations internationales de défense de la liberté de la presse sâinquiètent cependant de son état de santé. Elle souffre en effet dâinfection rénale et dâarthrite, de paralysie partielle, dâhypertension artérielle et de troubles de la vue. Selon RSF, elle nâa jamais pu bénéficier des traitements adéquats pendant tout son séjour en prison. [Mise à jour du « Communiqué » 9-47 de lâIFEX.] »>http://communique.ifex.org/articles_francais.cfm?category=0X&volume=9&issue_no=47%26amp;lng=francais#2572″> »Communiqué » 9-47 de lâIFEX.]
Les organisations internationales de défense de la liberté de la presse accueillent avec plaisir la libération de San San Nweh et des autres membres de la LND, mais demandent aux autorités birmanes de relâcher les personnes qui restent emprisonnées pour avoir exercé de façon pacifique leur droit à la liberté dâexpression. Ces libérations surviennent, dit le WiPC, au moment où on assiste au dégel des relations entre le régime militaire et la LND, toujours interdite. Mais il reste encore en détention environ 1 700 prisonniers politiques. Au moins douze de ceux qui restent incarcérés sont des journalistes, dont Sein Hla Oo qui a été victime récemment dâune crise cardiaque en prison, et du cofondateur de la LND, U Win Tin, rapporte RSF.
Par ailleurs, les journalistes Evan Williams, de la télévision australienne, et Tony Emerson, du magazine américain « Newsweek », ont été portés sur la liste des personnes étrangères interdites dâentrée en territoire birman, rapporte RSF. Williams a réalisé récemment un reportage vidéo, diffusé le 26 juin, sur lâimplication de lâarmée birmane dans le trafic de drogue. Emerson a quant à lui écrit dans lâédition du 9 juillet de lâhebdomadaire américain « Newsweek » un article sur la politique éducative du régime. Depuis 1988, dit RSF, les autorités birmanes ont inscrit sur la liste noire des dizaines de journalistes étrangers.