Dix personnes, dont des responsables du gouvernement, ont été arrêtées en rapport avec le meurtre de la journaliste russe Anna Politkovskaïa, rapportent le Centre pour le journalisme en situations extrêmes (Center for Journalism in Extreme Situations, CJES), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Reporters sans frontières […]
Dix personnes, dont des responsables du gouvernement, ont été arrêtées en rapport avec le meurtre de la journaliste russe Anna Politkovskaïa, rapportent le Centre pour le journalisme en situations extrêmes (Center for Journalism in Extreme Situations, CJES), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Reporters sans frontières (RSF). Mais les groupes de presse soulignent qu’il y a beaucoup à faire avant que « justice soit rendue ».
Le procureur général Youri Chaika a annoncé le 27 août que le meurtre de Politkovskaïa avait été exécuté par un groupe dirigé par un Tchétchène et qui comprenait des responsables anciens et actuels du ministère de l’Intérieur et du service fédéral de sécurité (FSB). Il a ajouté par la suite qu’il croyait que son assassinat avait été organisé de l’étranger par des éléments hostiles au Kremlin, qui essaient de déstabiliser la Russie.
Certains membres de l’IFEX ont fait part de leur scepticisme face aux affirmations des procureurs selon lesquelles ils seraient près de faire condamner les tueurs de Politkovskaïa.
« Au cours des 14 dernières années, les enquêtes sur les assassinats de journalistes ont été tellement mal menées qu’il est difficile de prêter foi à ces déclarations », a déclaré Oleg Panfilov, chef du CJES, à Al-Jazirah. « Je soupçonne que cela est relié au fait que le premier anniversaire de sa mort approche. Les gens vont se demander « où sont les tueurs? », et ainsi ils peuvent dire que le dossier est clos et que les suspects sont détenus ».
Les groupes de défense de la liberté de la presse veulent que les autorités russes rendent publics certains détails de l’enquête, comme les preuves de l’implication des suspects, leur identité et leurs motifs, ainsi que le rôle des supposés cerveaux.
Politkovskaïa, qui écrivait beaucoup sur les violations des droits de la personne commises par l’armée russe en Tchétchénie pour le journal d’enquête « Novaya Gazeta », a été abattue à l’extérieur de son immeuble au centre de Moscou en octobre 2006. Son assassinat était le 13e assassinat commandité d’un journaliste en Russie depuis l’accession au pouvoir du président Vladimir Poutine en 2000, indique le CPJ. Elle avait déclaré à la BBC peu avant sa mort que le président Poutine avait provoqué délibérément des actes de terrorisme, y compris la prise d’otages dans un théâtre de Moscou en 2002.
Le meurtre de Politkovskaïa, qui s’est attiré la réprobation générale, a aussi attiré l’attention internationale sur les dangers auxquels font face les journalistes russes et a conduit à des accusations selon lesquelles le Kremlin négligeait de protéger la liberté de parole. Depuis 1993, plus de 80 journalistes en Russie ont été assassinés à cause de leur travail, indique la FIJ.
Consulter les sites suivants :
– CJES : http://www.cjes.ru/index-e.php
– CJES, à propos d’Al-Jazirah : http://tinyurl.com/3cmntt
– CPJ : http://tinyurl.com/2mlclx
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=5251&Language=EN
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=23415
– « Novaya Gazeta » (désormais accessible en anglais) : http://en.novayagazeta.ru/
(28 août 2007)