ARTICLE 19 et la Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) unissent leurs forces pour appuyer le syndicat de la presse de Gambie (Gambia Press Union, GPU) contre une nouvelle loi qui, disent-ils, est l’une « des lois les plus draconiennes sur les médias » en Afrique. Promulguée en août 2002, la Loi […]
ARTICLE 19 et la Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) unissent leurs forces pour appuyer le syndicat de la presse de Gambie (Gambia Press Union, GPU) contre une nouvelle loi qui, disent-ils, est l’une « des lois les plus draconiennes sur les médias » en Afrique.
Promulguée en août 2002, la Loi sur la Commission nationale des médias (National Media Commission Act) crée une agence nationale de réglementation chargée de traiter des plaintes du public contre les médias et de superviser l’enregistrement obligatoire des journalistes et des entreprises de presse.
Aux termes de la Loi, la Commission nationale des médias est habilitée à instituer un code de conduite auquel les médias sont tenus d’adhérer, dit ARTICLE 19. La Commission peut convoquer des témoins, exiger que les journalistes divulguent leurs sources et imposer des amendes d’au moins 5 000 dalasis (550 $ US) en cas de « responsabilité » d’un journaliste, prévient ARTICLE 19.
La Loi exige également que tous les journalistes et les médias s’inscrivent à la Commission, ce qui contrevient aux normes juridiques internationales sur la libre expression. ARTICLE 19 a exprimé sa préoccupation que la Commission manque d’indépendance, et fait remarquer que c’est le Président qui désigne la présidence de la Commission.
ARTICLE 19 et la MFWA ont fait parvenir une lettre conjointe pour appeler les médias et les organisations de défense des droits de la personne à appuyer le GPU dans son boycott de la Commission. Les groupes disent qu’il faut procéder à des révisions radicales avant que la loi ne réponde aux normes internationales en matière de liberté de presse. Le GPU a entrepris devant la Cour suprême de Gambie une contestation judiciaire de la constitutionnalité de la Loi.
Dans sa revue de la situation de la liberté de la presse en Gambie en 2002, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) note que le président Jammeh a traité en janvier les médias du pays de « cheval mort et pourri » et déclaré que la presse « tentait de plaire à la communauté internationale en critiquant le gouvernement et en répandant des mensonges sur son compte ».
Les journalistes locaux blâment le gouvernement de décliner systématiquement les interviews, ce qui mène les membres des partis d’opposition à recevoir davantage de couverture. En même temps, ils admettent que l’absence de formation professionnelle entrave les reportages, dit le CPJ. Le GPU travaille à établir des mécanismes d’autoréglementation des médias, y compris un code de conduite qu’il a élaboré en 2002.
Lire l’analyse de la loi par ARTICLE 19 : http://www.article19.org/docimages/1533.doc
Pour de plus amples renseignements, communiquer avec :
– ARTICLE 19, bureau africain, Fatou Jagne : fatou@article19.org.za
– MFWA, Jeannette Quarcoopome : mfwa@africaonline.com.gh
– GPU : gpu@qanet.gm
Consulter les sites suivants :
– Rapport de Reporters sans frontières : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=6308&Valider=OK
– MFWA : http://www.mfwa.org/
– Profil de la Gambie par l’Union de la presse du Commonwealth : http://www.cpu.org.uk/forum_2003/cr_gamb.html