Les défenseurs de la liberté de la presse et les journalistes d’Asie centrale lancent un appel à leurs gouvernements respectifs pour qu’ils abolissent les lois pénales sur la diffamation et les insultes, et s’engagent à accentuer leur campagne contre les violations de la libre expression et les restrictions qui la frappent dans la région. Lors […]
Les défenseurs de la liberté de la presse et les journalistes d’Asie centrale lancent un appel à leurs gouvernements respectifs pour qu’ils abolissent les lois pénales sur la diffamation et les insultes, et s’engagent à accentuer leur campagne contre les violations de la libre expression et les restrictions qui la frappent dans la région.
Lors d’une réunion du Conseil de coordination d’Asie centrale, organisée le 25 juillet 2007 à Almaty, au Kazakhstan, par le groupe Adil Soz, qui est membre de l’IFEX, 20 représentants des médias et défenseurs de la libre expression ont préparé une meilleure coordination des efforts en vue d’améliorer la situation de la libre expression dans leur pays, qui se détériore. Selon Rinata Alibekova, coordonnatrice du Projet de l’IFEX en Asie centrale, parmi les neuf étapes sur lesquelles on s’est entendu, il y a celle d’accélérer les échanges d’informations entre les membres, de publier des rapports et de développer des actions conjointes.
La nouvelle initiative démarrera par une campagne régionale pour faire abolir la diffamation pénale, les lois sur les insultes et autres lois restrictives sur les médias, et par un effort pour soulever les questions relatives à la libre expression le 8 septembre, à l’occasion de la Journée internationale de la Solidarité, surtout au Kazakhstan, au Kirghizistan et au Tadjikistan.
« Le Conseil de coordination est le principal, sinon le seul, moyen d’avoir une communication régulière entre les principales ONG d’Asie centrale », souligne Tamara Kaleyeva, directrice d’Adil Soz. « Nous pouvons aussi organiser des actions conjointes, en dépit de la grande différence entre nos pays. »
Par ailleurs, le septième journaliste à être tué au Kazakhstan dans un accident de la route depuis 2002 a succombé le 2 août 2007. Les autorités ont déclaré que Saken Tauzhanov, 37 ans, qui collaborait à trois sites web indépendants de nouvelles – zonakz.net, dialog.kz et kub.kz – avait été renversé par un camion.
Constatant que Tauzhanov était le troisième journaliste d’opposition à perdre la vie cette année dans des circonstances similaires, Reporters sans frontières (RSF) presse les enquêteurs de ne pas tirer de conclusions hâtives sur « cet « accident » ».
Aussi en août, un populaire tabloïd kazakh a été contraint à la fermeture, pour être promptement remplacé par un journal similaire dirigé par l’ancien secrétaire de presse du président. Les rédacteurs de l’hebdomadaire « Caravan » ont déclaré au « Washington Post » avoir été informés que leur imprimeur ne produirait plus le journal et que leurs locateurs les évinçaient. Quatre jours plus tard, disent les rédacteurs, paraissait un nouveau journal avec une entête presque identique, publié par une société qui avait emménagé à l’étage au-dessus de la salle de rédaction de « Caravan ».
Selon Kaleyeva, d’Adil Soz, la loi du Kazakhstan sur les médias interdit expressément l’enregistrement d’un nouveau média susceptible d’être confondu avec un ancien. « Le nouveau « Caravan » et l’ancien sont essentiellement des frères jumeaux », dit-elle. « On n’aurait pas dû autoriser son enregistrement comme un nouveau média. Cela contrevient à la loi. »
Consulter les sites suivants :
– Adil Soz : http://www.adilsoz.kz
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=23204
– « Caravan » : http://tinyurl.com/2lwde4
– Radio Free Europe/Radio Liberty : http://tinyurl.com/2r25wz
(14 août 2007)