Autre coup dur pour la liberté de la presse au Liban : l’éminent propriétaire d’un journal et politicien d’opposition a été tué à Beyrouth le 12 décembre 2005, devenant le troisième journaliste visé cette année pour avoir critiqué l’influence de la Syrie dans le pays, selon ce que rapportent des membres de l’IFEX. Gebran Tueni, […]
Autre coup dur pour la liberté de la presse au Liban : l’éminent propriétaire d’un journal et politicien d’opposition a été tué à Beyrouth le 12 décembre 2005, devenant le troisième journaliste visé cette année pour avoir critiqué l’influence de la Syrie dans le pays, selon ce que rapportent des membres de l’IFEX.
Gebran Tueni, éditeur du journal indépendant « An-Nahar », a été tué avec trois autres personnes lorsqu’un voiture piégée a explosé au passage de sa voiture qui se déplaçait dans les faubourgs de Mukhallis, déclare l’Institut international de la presse (IIP). L’attentat est survenu le jour où le Conseil de sécurité des Nations Unies devait discuter d’un rapport d’enquête sur l’assassinat, en février 2005, de l’ancien premier ministre Rafik al-Hariri.
Tueni était bien connu pour son franc parler et ses critiques de l’influence syrienne au Liban, et il était l’un des premiers éditeurs libanais à condamner publiquement le régime pro-syrien dans ses chroniques et déclarations publiques. Père de quatre enfants, il a été tué le lendemain de son retour de Paris, où il vivait depuis le mois d’août parce qu’il craignait pour sa sécurité.
Un groupe auparavant inconnu, les « Combattants pour l’unité et la liberté du Levant », a revendiqué la responsabilité de l’attentat mais cela n’a pu être confirmé par des sources indépendantes. L’assassinat de Tueni a été dénoncé par l’IIP, l’Association mondiale des journaux (AMJ), Reporters sans frontières (RSF), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ).
Au milieu des années 1990, Tueni avait reçu de l’AMJ le « Prix du succès en édition » pour son courage et sa persévérance à publier « An-Nahar » pendant toute la durée de la guerre civile au Liban.
Tueni est le troisième journaliste attaqué à cause de ses critiques de la Syrie depuis l’assassinat d’al-Hariri, en février 2005, indiquent RSF et le CPJ.
En septembre, May Chidiac, animatrice d’une émission d’entretiens politiques à la Société de radiodiffusion du Liban, a perdu un bras et une jambe lorsqu’une bombe a explosé sous le siège du conducteur de sa voiture près de la ville de Jounieh.
En juin, le populaire chroniqueur Samir Kassir, du journal « An-Nahar », a perdu la vie dans un attentat à la voiture piégée. La Fondation Samir-Kassir, dirigée par la veuve de Kassir, Gisèle Khoury, insiste toujours pour faire ouvrir une enquête sur le meurtre de Kassir.
La Fondation a lancé récemment un site web (http://www.samirkassir.net) pour préserver sa mémoire et promouvoir la liberté de la presse. La fondation publie et traduit les articles et les livres de Kassir, et a créé un musée mobile qui présente des photographies de Kassir et ses écrits.
Consulter les sites suivants :
– Hommage de l’AMJ à Tueni : http://www.wan-press.org/article8837.html
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=15926
– IIP : http://tinyurl.com/dozoe
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=3595&Language=EN
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2005/Lebanon12dec05na.html
– Avis de décès de la BBC : http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/middle_east/4520762.stm
– La presse de Beyrouth pleure Tueni : http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_east/4523886.stm
– Fondation Samir-Kassir : http://www.samirkassir.net/
– L’UE inaugure le Prix Samir-Kassir de la liberté de la presse : http://www.dellbn.cec.eu.int/en/whatsnew/samirkassir05.htm