Le harcèlement exercé récemment contre le service de nouvelles en ligne Malaysiakini.com, et qu?ont rapporté l?Association des journalistes thaïlandais (TJA), le Free Media Movement (Mouvement des médias libres, FMM) du Sri Lanka et l?Institut international de la presse (IIP), coïncide avec des menaces et des mesures actives du gouvernement contre les publications étrangères. Le 5 […]
Le harcèlement exercé récemment contre le service de nouvelles en ligne Malaysiakini.com, et qu?ont rapporté l?Association des journalistes thaïlandais (TJA), le Free Media Movement (Mouvement des médias libres, FMM) du Sri Lanka et l?Institut international de la presse (IIP), coïncide avec des menaces et des mesures actives du gouvernement contre les publications étrangères.
Le 5 mars dernier, rapporte l?IIP, l?agence nationale de nouvelles de la Malaysia, Bernama, citait le premier ministre Mahattir Mohamad, qui a affirmé que « ces gens [Malaysiakini] se conduisent comme des traîtres » et que « les gens qui aiment la Malaysia ne sauraient appuyer Malaysiakini ».
Auparavant, le 5 février dernier, des responsables du gouvernement avaient empêché un reporter de Malaysiakini d?assister à une conférence de presse donnée par le gouvernement, invoquant pour cela une règle d?accréditation rarement appliquée dans le cas des journalistes, rapportent la TJA, le FMM et l?IIP.
L?IIP rapporte en outre que le vice-ministre de l?Intérieur Chor Heung a menacé également de prendre des mesures, qu?il n?a pas précisées, contre Malaysiakini, lauréat 2001 du prix « Free Media Pioneer » (Pionnier de la liberté des médias) décerné par l?IIP, si les allégations étaient fondées selon lesquelles le site reçoit de l?argent de George Soros par l?intermédiaire de l?Alliance de la presse de l?Asie du Sud-Est (SEAPA).
Entre-temps, le Centre européen du journalisme (CEJ), citant un article paru le 19 mars dans le quotidien australien « The Age », rapporte que le gouvernement malaysien mène une campagne soutenue contre les critiques qui s?élèvent et menace les médias étrangers et leurs employés malaysiens.
L?aile « jeunesse » du parti au pouvoir, l?Organisation unie nationale malaysienne, a déposé un rapport de police contre plusieurs groupes de presse étrangers, qu?elle accuse d?exagérer avec malveillance le bilan des affrontements survenus récemment à Kuala Lumpur, au cours desquels six personnes au moins ont perdu la vie. La démarche pourrait mener à des accusations de sédition contre le « International Herald Tribune », le « South China Morning Post », de Hong Kong et l?Agence France-Presse.
Plusieurs hauts responsables du gouvernement ont averti que des poursuites pourraient être intentées contre les Malaysiens qui travaillent pour des entreprises de presse étrangères et ne se comportent pas de manière « patriotique ». La répression contre les médias étrangers a également entraîné la suspension des derniers numéros des magazines « Far Eastern Economic Review » et « Asiaweek ».