En dépit du déclin du nombre des journalistes assassinés en Colombie, les médias continuent à travailler dans un climat de peur et d’autocensure généralisées, apprend-on dans un nouveau rapport de la Fondation pour la liberté de la presse (Fundación para la Libertad de Prensa, FLIP). Publié le 3 mai 2005, le rapport révèle que le […]
En dépit du déclin du nombre des journalistes assassinés en Colombie, les médias continuent à travailler dans un climat de peur et d’autocensure généralisées, apprend-on dans un nouveau rapport de la Fondation pour la liberté de la presse (Fundación para la Libertad de Prensa, FLIP).
Publié le 3 mai 2005, le rapport révèle que le nombre des agressions contre les journalistes (meurtres, menaces, arrestations) de janvier à avril 2005 est virtuellement le même que celui recensé pendant les mêmes mois de 2004.
La FLIP a recensé en effet 16 cas d’agressions durant les quatre premiers mois de cette année, contre 17 cas durant les quatre premiers mois de 2004.
Le nombre de meurtres de journalistes a aussi diminué. Un seul journaliste a été assassiné jusqu’à maintenant cette année, contre cinq qui ont été tués en 2003 et deux en 2004.
Même si les statistiques peuvent donner l’impression que la liberté de la presse s’est améliorée, de graves inquiétudes demeurent, dit la FLIP. La violence contre les médias rend les journalistes moins enclins à couvrir les questions délicates. L’autocensure est généralisée chez les journalistes.
Cette inquiétude trouve un écho chez le Rapporteur spécial de l’Organisation des États américains pour la liberté d’expression, qui s’est rendu en Colombie du 25 au 29 avril 2005. Eduardo Bertoni a exprimé sa préoccupation devant « le très fort environnement d’autocensure chez les journalistes et dans les médias, et devant l’impunité persistante lorsqu’il s’agit des crimes contre les journalistes ».
De nombreux journalistes, en particulier dans les zones rurales, ont dit à Bertoni qu’ils évitaient de publier des informations sur certains sujets ou ont dû changer leur politique rédactionnelle par crainte de représailles. Des représentants du gouvernement ont indiqué que les médias ont peur de couvrir les questions qui ont trait au conflit civil qui déchire la Colombie, aux activités des groupes armés illégaux, au trafic de drogue et à la corruption.
L’impunité qui entoure les meurtres de journalistes constitue aussi un problème grave, dit Bertoni. Dans de nombreux cas, les autorités ont réalisé peu de progrès dans les enquêtes. Bertoni a invité les autorités colombiennes à accélérer les enquêtes et à renforcer les mesures de protection des journalistes.
Consulter les sites suivants :
– FLIP : http://www.flip.org.co/
– Déclaration du Rapporteur de l’OEA : http://www.cidh.org/Relatoria/showarticle.asp?artID=540&lID=1
Rapports membres d’autres de l’IFEX sur la Colombie :
– Comité pour la protection des journalistes : http://www.cpj.org/attacks04/americas04/colombia.html
– Freedom House : http://www.freedomhouse.org/research/freeworld/2004/countryratings/colombia.htm
– Institut international de la presse : http://www.freemedia.at/wpfr/Americas/colombia.htm
– Reporters sans frontières : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=13215&Valider=OK