Au Brésil, l’assassinat du reporter Tim Lopes en juin 2002 a ébranlé la communauté journalistique. Assassiné dans des conditions horribles par les barons de la drogue dans une des favelas, ou bidonvilles, de Rio de Janeiro, Lopes enquêtait en secret sur la prostitution enfantine. Sa mort, toutefois, a suscité la création d’une nouvelle organisation qui […]
Au Brésil, l’assassinat du reporter Tim Lopes en juin 2002 a ébranlé la communauté journalistique. Assassiné dans des conditions horribles par les barons de la drogue dans une des favelas, ou bidonvilles, de Rio de Janeiro, Lopes enquêtait en secret sur la prostitution enfantine. Sa mort, toutefois, a suscité la création d’une nouvelle organisation qui s’est donné pour objectif d’encourager plus de journalisme d’enquête dans le pays, rapporte l’« IPI Global Journalist ».
L’Association brésilienne pour le journalisme d’enquête (Associaçao Brasileira de Jornalismo Investigativo, ABRAJI) est à l’?uvre depuis octobre 2002. Basée à l’Université de São Paulo, l’organisation compte maintenant plus de 200 membres. L’ABRAJI a pour objectif de stimuler l’expansion des reportages d’enquête au Brésil et de donner de la formation aux reporters. La formation du groupe constitue une étape essentielle qui fera se répandre le journalisme d’enquête au Brésil, dit un collègue de Tim Lopes.
Pour les journalistes au Brésil, la couverture des favelas peut s’avérer une tâche difficile et dangereuse, écrit le coordonnateur de l’ABRAJI, Marcelo Soares. Pour entrer dans une favela, ils doivent obtenir la permission des chefs criminels, qui contrôlent les taudis. Ces dernières années, l’avènement des nouvelles à sensation à la télévision a exacerbé les rapports, les caméras de la télévision suivant la police lorsque celle-ci effectue des descentes dans les favelas. Cette pratique a brouillé la distinction entre les journalistes et la police, ce qui a entraîné la perte du respect que les petits chefs mafieux pouvaient avoir pour la presse, d’après la rédactrice en chef brésilienne Cristina Grillo.
Grâce au travail de l’ABRAJI, on espère que le journalisme d’enquête sera mieux en mesure de démasquer le crime organisé au Brésil et d’approfondir les rapports entre les barons de la drogue et les sphères plus vastes de l’économie et de la politique, y compris les corps judiciaires et législatifs, dit un collègue de Lopes.
L’ABRAJI a établi un forum par courriel afin de permettre aux membres d’échanger des renseignements et des conseils sur les reportages d’enquête. Il a créé des partenariats ave des organisations internationales pour soutenir son travail, dont le Global Journalism Network et le Knight Center for Journalism in the Americas. Les premiers séminaires de formation de l’ABRAJI ont déjà attiré des centaines de participants des villes plus petites et des régions rurales, où les reporters travaillent dans l’isolement.
Pour plus de renseignements sur la libre expression au Brésil, consulter :
http://ifex.org/fr/content/view/full/563/
Consulter les sites suivants :
– Assassinat de Tim Lopes : http://ifex.org/fr/content/view/full/31237/
– IPI Global Journalist : http://www.globaljournalist.org/
– ABRAJI : http://www.abraji.org.br/