Une coalition d’organisations et de mouvements sociaux de la société civile, comprenant entre autres ARTICLE 19, a inauguré le 5 octobre 2007 une campagne pour exiger la transparence et la participation dans l’allocation des permis de radiodiffusion au Brésil. Selon le journaliste et professeur d’université Laurindo Leal Filho, « le peuple brésilien est dépourvu de […]
Une coalition d’organisations et de mouvements sociaux de la société civile, comprenant entre autres ARTICLE 19, a inauguré le 5 octobre 2007 une campagne pour exiger la transparence et la participation dans l’allocation des permis de radiodiffusion au Brésil. Selon le journaliste et professeur d’université Laurindo Leal Filho, « le peuple brésilien est dépourvu de son droit de savoir qui détient les concessions et quand exactement ces concessions ont été accordées ».
La constitution brésilienne de 1988 fait de la radiodiffusion un service public à exploiter directement par l’État ou par l’entremise d’un permis. Pour renouveler les permis (après dix ans dans le cas de la radio et quinze ans dans celui de la télévision), le ministère des Communications évalue la conformité aux obligations légales et présente une évaluation au président. La constitution proclame en outre le droit des Brésiliens de savoir comme droit fondamental, tandis qu’une législation particulière énonce l’accès du public à l’information dans certains domaines, comme le droit environnemental et la loi budgétaire.
La coalition affirme cependant qu’il a été extrêmement difficile pour la société civile de suivre de près les renouvellements des permis, parce que la législation appropriée prête à confusion et que l’information transmise par le ministère est incomplète et se limite aux « parties intéressées ». Ainsi le public ne peut juger comment les radiodiffuseurs sont évalués ou participent au processus de renouvellement.
Afin d’obtenir ces informations, ARTICLE 19 et Intervozes (le Coletivo Brasil de Comunicação Social, la Central Unica dos Trabalhadores et l’União Nacional dos Estudantes) ont déposé un requête au ministère. Ces organisations, et d’autres aussi, ont également tenu une manifestation publique (en présence de deux députés) pour lancer une campagne en faveur de la transparence dans l’allocation des permis de radiodiffusion.
Plus de 20 ans après la fin de la dictature militaire au Brésil, ARTICLE 19 a déclaré, le 28 septembre, Journée mondiale du droit de savoir, que les familles des victimes et les groupes de défense des droits de la personne font toujours campagne pour rendre publiques les archives de la dictature. Les documents sur les nombreuses disparitions survenues pendant cette période sont toujours confidentiels et, d’après les lois pertinentes, pourraient le rester indéfiniment.
Lorsqu’a été rendu public, en août 2007, un dossier gouvernemental de 500 pages portant sur les centaines de meurtres et « disparitions » politiques commis sous la dictature qui a sévi de 1964 à 1985, Human Rights Watch a salué l’événement comme « un pas important dans la lutte contre des années d’impunité officielle ». Pourtant, les forces armées brésiliennes n’ayant jamais ouvert certaines archives clés, le groupe souligne que « certains aspects importants de cette période sombre de l’histoire restent toujours à éclaircir ».
Contrairement à d’autres pays d’Amérique latine qui ont enduré des régimes militaires abusifs, le Brésil n’a jamais poursuivi les responsables de ces atrocités.
Consulter les sites suivants :
– Campagne en faveur de la transparence (en format PDF) : http://tinyurl.com/2ff8ho
– Mission d’ARTICLE 19 au Brésil (en anglais) : http://tinyurl.com/2fshns
(en portugais) : http://tinyurl.com/yvd8sx
– Human Rights Watch : http://hrw.org/english/docs/2007/08/31/brazil16783.htm
(12 octobre 2007)