Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) en est arrivé à la âconclusion malheureuseâ que les violations de la liberté de presse commises récemment en Gambie âne sont pas des incidents isolés, mais sâinscrivent dans une campagne systématique en vue de supprimer les reportages sur des questions légitimes dâintérêt publicâ. Le CPJ a fait […]
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) en est arrivé à la âconclusion malheureuseâ que les violations de la liberté de presse commises récemment en Gambie âne sont pas des incidents isolés, mais sâinscrivent dans une campagne systématique en vue de supprimer les reportages sur des questions légitimes dâintérêt publicâ. Le CPJ a fait parvenir une lettre au président de la Gambie, Yahya A.J.J. Jammeh, pour lui faire part de son âinquiétude extrêmeâ à propos des cas récents de violation des droits.
Lâun de ces cas concerne un journaliste de lâhebdomadaire âGambia News and Reportâ, Madi Ceesay, accusé de meurtre après quâun partisan de lâAlliance pour la réorientation patriotique et la construction (Alliance for Patriotic Reorientation and Construction, APRC), au pouvoir, eut perdu la vie dans un affrontement avec des membres du parti dâopposition, le Parti démocratique uni (United Democratic Party, UDP). Le CPJ se dit âhorrifiéâ par les accusations portées contre Ceesay, qui avait été assigné à la couverture des activités de lâUDP. Il existe dâautres cas de âharcèlement continu exercé contre les journalistes indépendantsâ, ceux notamment du rédacteur en chef Allaji Yorrow Jallow et du rédacteur en chef Baba Gallew Jallow, du quotidien privé âThe Independentâ, que des agents des services dâimmigration ont interrogés parce que leur statut de citoyens gambiens était remis en question. Les deux journalistes estiment que ces interrogatoires ont été ordonnés en représailles à un reportage affirmant quâun chef élu avait été viré et quâun représentant officiel du parti au pouvoir avait été nommé à sa place. Selon le CPJ, âcette enquête injustifiée nâest que la dernière en date des violations concertées commises contre le journal âThe Independentâ et ses employésâ.
Moins dâun mois après son arrivée sur le marché en 1999, le journal a reçu lâordre de cesser de paraître parce quâil nâaurait pas été inscrit comme société constituée en personne morale. La direction du journal pense que le geste du gouvernement vise à le punir dâun article qui documentait des violations des droits de la personne commises depuis le coup dâÃtat militaire de 1994. Le CPJ souligne en particulier une évolution positive récente, cependant, dans le cas de la station de radio âCitizen FMâ. En février 1998, le propriétaire de la station et le chef des nouvelles étaient arrêtés par des agents de lâAgence nationale de renseignements (National Intelligence Agency, NIA), après que la station eut rapporté un scandale de contrefaçon impliquant le chef des opérations de la NIA. LâÃtat a également saisi le matériel de radiodiffusion de la station. Le 3 juillet, un juge de la Haute cour a annulé les mesures de 1998 et ordonné à lâÃtat de rendre le matériel à son propriétaire. Pour le CPJ, ce jugement admirable ânâatténue aucunement les autres attaques, documentées, perpétrées contre des journalistes indépendants. En fait, il éclaire sous in nouveau jour la façon dont le gouvernement abuse de son pouvoir.â Le texte intégral de la lettre du CPJ est affiché sur son site à http://www.cpj.org.