L’Institut international de la presse (IIP), Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) ont lancé un appel aux autorités du Bélarus pour leur demander de faire enquête pour savoir si le décès d’un journaliste la semaine dernière était relié à son travail. Le 18 octobre 2005, le cadavre de […]
L’Institut international de la presse (IIP), Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) ont lancé un appel aux autorités du Bélarus pour leur demander de faire enquête pour savoir si le décès d’un journaliste la semaine dernière était relié à son travail.
Le 18 octobre 2005, le cadavre de Vassili Grodnikov était retrouvé à son appartement des environs de Minsk. Il avait la tête couverte de sang. Une autopsie effectuée à l’Hôpital clinique régional de Minsk a conclu que la cause du décès était une blessure à la tête.
Grodnikov, qui était âgé de 66 ans, était reporter pigiste à la « Narodnaya Volya », un journal d’opposition qui a subi le harcèlement des autorités parce qu’il critique le président Aleksander Loukatchenko. Les kiosques contrôlés par l’État ne sont pas autorisés à vendre le journal et les autorités ont mis fin abruptement à son contrat d’impression le 1er octobre, forçant le journal à recourir à un imprimeur situé dans la ville russe voisine de Smolensk.
Le rédacteur en chef de la « Narodnaya Volya », Yosif Seredich, a déclaré que Grodnikov écrivait surtout sur les questions sociales et qu’il n’avait pas de liens avec les autorités ou avec l’opposition. Le frère de Grodnikov a déclaré qu’il avait survécu à un attentat en janvier, mais n’a fourni aucune précision.
L’IIP, RSF et le CPJ disent avoir exprimé leur scepticisme quant au sérieux des autorités du Bélarus au sujet de l’enquête sur la mort de Grodnikov, et font remarquer que les meurtres de deux autres journalistes du Bélarus ne sont toujours pas résolus.
La journaliste d’enquête Veronika Cherkasova a été poignardée à mort le 20 octobre 2004. Elle travaillait pour le journal d’opposition « Solidarnost », basé à Minsk, et écrivait des articles sur la corruption et les sectes religieuses. Peu avant son assassinat, elle avait enquêté sur la possibilité que le gouvernement bélarusse ait vendu des armes à l’Irak de Saddam Hussein. Certains journalistes ont déjà critiqué les autorités parce qu’elles s’étaient attardées à son fils adolescent comme suspect au lieu de rechercher des mobiles reliés à son travail.
Dmitry Zavadsky, un caméraman de 29 ans qui travaillait au réseau de télévision publique russe ORT, est disparu en juillet 2000. Les autorités du Bélarus se sont fermement opposées à la tenue d’une enquête dans cette affaire, en dépit des pressions du Conseil de l’Europe. La famille de Zavadsky s’est vu refuser quelque explication que ce soit sur le contenu de l’enquête, même si la loi autorise les proches à recevoir ce type d’informations.
Selon le Représentant de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, la liberté de la presse au Bélarus se détériore depuis deux ans. Miklos Haraszti a cité comme symptômes de cette détérioration le nombre décroissant de médias indépendants, la domination de l’État sur le secteur de la radiodiffusion et le recours aux lois sur les insultes et la diffamation pour faire taire les critiques du gouvernement.
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=15362
– IIP : http://www.freemedia.at/Protests2005/pr_Belarus24.10.05.htm
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2005/Belarus20oct05na.html
– Rapport du RSF sur le Bélarus : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=13409
– Rapport de Freedom House sur le Bélarus :
http://www.freedomhouse.org/research/freeworld/2004/countryratings/belarus.htm
– Rapport de l’OSCE sur le Bélarus : http://www.osce.org/documents/rfm/2005/03/4390_en.pdf
– Association des journalistes du Bélarus : http://baj.ru/indexe.htm