Dans une manÅuvre que lâInstitut international de la presse (IIP) qualifie de tentative pour âétouffer la voixâ des médias qui ont une attitude critique à lâégard du président du Venezuela, Hugo Chávez, la Commission nationale des télécommunications du Venezuela (Conatel), dirigée par lâÃtat, poursuit son enquête sur la chaîne privée de nouvelles Globovision qui rapporterait […]
Dans une manÅuvre que lâInstitut international de la presse (IIP) qualifie de tentative pour âétouffer la voixâ des médias qui ont une attitude critique à lâégard du président du Venezuela, Hugo Chávez, la Commission nationale des télécommunications du Venezuela (Conatel), dirigée par lâÃtat, poursuit son enquête sur la chaîne privée de nouvelles Globovision qui rapporterait de âfaussesâ nouvelles. Selon lâIIP, Globovision a émis une correction le 29 septembre après avoir rapporté, à tort, que des criminels avaient agressé et tué neuf chauffeurs de taxi la nuit précédente. En fait, un seul dâentre eux avait été tué.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapporte cependant que, lors dâune cérémonie publique le 4 octobre, Chávez âsâétait répandu en injures contre Globovision parce quâelle était contre la révolution pacifique et démocratique quâil avait promise à son arrivée au pouvoir en 1999â. LâIIP rappelle que Chávez avait alors traité la chaîne et son directeur, Alberto Ravell, dââennemis de la Révolutionâ et avait menacé de révoquer son permis. Dâaprès le CPJ, la Conatel a publié le 18 octobre une lettre quâelle a envoyée à Globovision, lui donnant dix jours pour se défendre contre des allégations selon lesquelles elle violait les règlements du pays en matière de radiodiffusion, règlements qui âinterdisent la transmission de fausse nouvelles et exigent que lâinformation provienne de sources fiablesâ.
LâIIP affirme entre-temps quâil maintient le Venezuela sur sa liste de surveillance, après avoir conclu que les relations entre le président et les médias indépendants âont continué de se détériorerâ depuis la première inscription du pays sur sa liste, en octobre 2000. Cette liste, mise à jour deux fois par année, suit de près les pays qui semblent sâorienter vers la restriction de la liberté de la presse.
Pour sa part, la Société interaméricaine de la presse (SIP) affirme dans son rapport dâoctobre sur la situation de la liberté de la presse au Venezuela, quââil est indéniable que le président menace les éditeurs, les rédacteurs et la presse écrite, étant donné que ces menaces ont été, et sont toujours, radiodiffusées tant à la radio quâà la télévisionâ. Selon la SIP, le gouvernement affiche une âhostilité généraleâ à lâégard des éditeurs et des médias, en contravention de la Constitution.
Lâincident le plus sérieux de cette âhostilité généraleâ sâest produit en juillet, lorsque la Cour suprême a refusé au journaliste Elias Santana le droit de répondre aux propos que Chávez avait tenus contre Santana dans son émission radio âAlo, Presidenteâ. Le tribunal a également affirmé que tout journaliste pouvait être poursuivi pour violation du droit à âune information véridiqueâ, conformément à la Constitution venezuelienne de 1999. Selon la SIP, lâarticle 58 de la Constitution pourrait permettre aux tribunaux ou au gouvernement de décider de lâinformation qui peut être diffusée, ce qui prête à la censure. [Voir le âCommuniquéâ 10-25 de lâIFEX.] »>http://communique.ifex.org/articles.cfm?category=0X&volume=10&issue_no=25%26amp;lng=francais#3301″>10-25 de lâIFEX.]
Pour plus de précisions, voir à www.freemedia.at, www.cpj.org et www.sipiapa.org.