La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a décidé de réduire son aide à l’Ouzbékistan en raison de la piètre performance des autorités au chapitre des droits de la personne, suite à la publication par Human Rights Watch d’un important dossier. La BERD a annoncé qu’elle allait réduire ses prêts aux projets […]
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a décidé de réduire son aide à l’Ouzbékistan en raison de la piètre performance des autorités au chapitre des droits de la personne, suite à la publication par Human Rights Watch d’un important dossier.
La BERD a annoncé qu’elle allait réduire ses prêts aux projets gouvernementaux et se concentrer plutôt sur la coopération avec le secteur privé et sur certains projets du secteur public.
La banque a également déclaré que le gouvernement de l’Ouzbékistan avait omis de se conformer à certains critères en fait de réformes politiques et économiques au cours de la dernière année, notamment en ce qui concerne l’amélioration de la liberté de la presse et des droits de la personne. Ces critères ont été établis en 2003, après que la BERD eut été la cible des groupes de défense des droits de la personne parce qu’elle a tenu son congrès annuel en Ouzbékistan l’an dernier.
Dans un rapport rendu public la semaine dernière, Human Rights Watch déclare que le gouvernement ouzbek mène une « campagne sans merci contre les dissidents musulmans non violents ». Le rapport documente l’arrestation, la détention et la torture d’à peu près 7 000 dissidents. « L’échelle de la brutalité déployée contre les musulmans indépendants démontre clairement que cette brutalité fait partie d’une campagne de persécution religieuse concertée et soigneusement orchestrée », dit Human Rights Watch.
La BERD a été le plus important investisseur privé en Ouzbékistan en 2003, avec 26 millions d’euros (31 millions de dollars US). Depuis 1991, elle a investi dans le pays 612 millions d’euros (740 millions de dollars US).
D’autres membres de l’IFEX, dont Index on Censorship, le Centre américain du PEN International et le PEN Canada, attirent l’attention sur le mauvais dossier de l’Ouzbékistan en matière de libre expression.
Pour sa part, Reporters sans frontières (RSF) insiste tout particulièrement sur le sort de cinq journalistes emprisonnés dans le pays, notamment Ruslan Sharipov, condamné en mai 2003 à quatre ans de prison sur ce que l’on croit être des accusations inventées de toutes pièces de « relations sexuelles avec des personnes mineures » et de « s’être livré à des actes homosexuels ». Sa détention s’est transformée récemment en assignation à résidence. Les quatre autres journalistes sont Youssouf Rouzimouradov, Mohammed Bekjanov, Madjid Abdouraimov et Gayrat Mekhliboyev.
L’Association mondiale des journaux (AMJ) exerce aussi des pressions au nom de Sharipov, à qui elle a décerné sa Plume d’Or 2004 de la Liberté. L’AMJ dit que les autorités ouzbeks continuent de harceler le journaliste, qui craint qu’elles ne le transfèrent à nouveau dans une prison à haute sécurité.
Consulter les sites suivants :
– Human Rights Watch : http://hrw.org/french/docs/2004/03/30/uzbeki8320.htm
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=9543
– AMJ : http://www.wan-press.org/article4045.html
– Comité pour la protection des journalistes : http://www.cpj.org/attacks03/europe03/uzbek.html
– Comité des écrivains en prison du PEN International :
http://www.pen.org/freedom/uzbekistan.htm
– Index on Censorship : http://www.indexonline.org/news/20040403_uzbekistan.shtml
– BERD : http://www.ebrd.com/