Dans une lettre datée du 21 juin 2004 au ministre israélien de la Défense Shaul Mofaz, Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé une série de violences commises par l’armée israélienne contre des journalistes palestiniens dans la région de Naplouse, en Cisjordanie, entre le 10 et le 15 juin. « Les méthodes utilisées par l’armée israélienne […]
Dans une lettre datée du 21 juin 2004 au ministre israélien de la Défense Shaul Mofaz, Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé une série de violences commises par l’armée israélienne contre des journalistes palestiniens dans la région de Naplouse, en Cisjordanie, entre le 10 et le 15 juin.
« Les méthodes utilisées par l’armée israélienne pour limiter les médias internationaux dans leur couverture des heurts qui l’opposent aux Palestiniens en raison de la construction de la barrière de sécurité érigée par Israël sont inacceptables », a déclaré RSF. « La semaine dernière, l’armée a eu recours aux intimidations, aux menaces et aux gaz lacrymogènes […] tirés directement en direction des journalistes, blessant deux d’entre eux. On constate que, lors de ses opérations, l’armée israélienne entrave systématiquement le travail des journalistes palestiniens. Elle méprise également leur sécurité, prenant des précautions insuffisantes pour épargner ces civils dont la présence s’impose pourtant sur les lieux afin de rendre compte de la situation. »
RSF cite notamment les exemples suivants :
Le 10 juin, le photographe palestinien Alaa Badarneh de l’agence EPA (Europe Press Agency) s’est rendu dans le village d’Al-Zawyeh (au sud de Naplouse), pour couvrir les protestations des habitants palestiniens contre la construction du mur de sécurité. D’après son témoignage, les soldats ont dispersé la manifestation à l’aide de tirs de gaz lacrymogènes. Un soldat se trouvant à une quarantaine de mètres aurait pris pour cible le journaliste, tirant directement dans ses jambes une cartouche de gaz. Il était clairement identifiable au moment des faits puisqu’il portait une veste fluorescente marquée « PRESS ».
Le 14 juin, Nasser Ishtayeh, photographe de l’agence Associated Press (AP), s’est également rendu à Al-Zawyeh où les manifestations des villageois se poursuivaient. À un barrage militaire, il a été menacé par des soldats, [dont] l’un d’entre eux lui aurait dit : « Méfie-toi, on a déjà blessé deux de tes copains. Tu ferais mieux de faire attention si tu ne veux pas être le troisième. »
Le même jour, Abed Qusini, photographe de l’agence britannique Reuters, a été victime d’une tentative d’arrestation. D’après son témoignage, il se trouvait avec un groupe de journalistes palestiniens en train de prendre des photos lorsqu’un soldat lui a ordonné d’arrêter, prétextant que le lieu avait été déclaré « zone militaire fermée ». Abed Qusini, qui lit l’hébreu, a demandé à voir l’ordre écrit et à pouvoir le photographier afin de fournir la preuve à Reuters que tous les journalistes avaient été interdits de la zone. Après s’être débattu, il a été arrêté brièvement.
Dans une lettre précédente au ministre de la Défense d’Israël, RSF avait demandé qu’une enquête « honnête, rapide et sérieuse » vienne éclaircir les circonstances dans lesquelles Mahmoud Hams, 25 ans, photographe de l’Agence France-Presse, avait été blessé le 5 mai 2004, dans la bande de Gaza.
Pour plus de renseignements, communiquer avec Séverine Cazes-Tschann à RSF, 5, rue Geoffroy-Marie, Paris 75009, France; téléphone : +33 1 44 83 84 84, télécopieur : +33 1 45 23 11 51; courriel : moyen-orient@rsf.org; site web : http://www.rsf.org
Pour plus de renseignements sur l’affaire Hams, voir également à : http://ifex.org/en/content/view/full/58705/