Deux étudiants iraniens ont été tués et plus de 200 autres ont été arrêtés lors de récentes manifestations organisées pour protester en faveur de la liberté de la presse et contre la fermeture du quotidien « Salam », sur le campus Amirabad de l’Université de Téhéran. D’après une information reçue par Amnistie Internationale, « une manifestation d’étudiants à […]
Deux étudiants iraniens ont été tués et plus de 200 autres ont été arrêtés lors de récentes manifestations organisées pour protester en faveur de la liberté de la presse et contre la fermeture du quotidien « Salam », sur le campus Amirabad de l’Université de Téhéran. D’après une information reçue par Amnistie Internationale, « une manifestation d’étudiants à Téhéran a été attaquée le 8 juillet 1999 par des éléments armés du groupe d’autodéfense étudiant âAnsar-e Hezbollah’ [les Adjoints des Hezbollah], qui s’opposent à l’évolution politique actuelle en Iran. » Les forces de sécurité auraient participé à l’attaque. Le lendemain, la police a pris d’assaut une résidence d’étudiants où se déroulait une manifestation et tuait trois manifestants. Les manifestations se sont poursuivies pendant plusieurs jours, les étudiants exigeant la démission du chef de la police responsable des attaques dirigées contre les manifestations. Plus de 10 000 personnes sont descendues dans la rue le 13 juillet et ont été repoussées par la police qui a lancé des gaz lacrymogènes et procédé à de très nombreuses arrestations.
Le journal « Salam », qui appuie les tendances réformistes au sein du gouvernement iranien, a été suspendu pour une période indéfinie le 7 juillet, à la suite d’une plainte adressée au ministère de l’Information selon laquelle le journal avait publié des renseignements « top secret ». Aussi le 7 juillet, le Parlement iranien décidait de débattre d’un projet de loi modifiant l’actuelle Loi sur la presse. La nouvelle loi est conçue de manière à réduire considérablement la liberté de la presse et fait l’objet d’une intense lutte de pouvoir entre le Président Khatami et les partisans de la ligne dure chez les conservateurs religieux.