Au moment où la Commission des droits de l’homme des Nations Unies (CDH) se réunit pour discuter des violations des droits humains partout dans le monde, les groupes de défense des droits et de la liberté d’expression signalent que le nombre des cas de violations des droits, notamment de la liberté d’expression, s’est accru en […]
Au moment où la Commission des droits de l’homme des Nations Unies (CDH) se réunit pour discuter des violations des droits humains partout dans le monde, les groupes de défense des droits et de la liberté d’expression signalent que le nombre des cas de violations des droits, notamment de la liberté d’expression, s’est accru en Chine. La CDH tient depuis le 22 mars sa réunion annuelle de six semaines à Genève. Le groupe Human Rights Watch (HRW) presse la CDH de « demander à la Chine de rendre compte de violations étendues des droits » et demande à la communauté internationale d’appuyer une résolution condamnant les pratiques de la Chine en matière de droits de la personne. « L’an dernier, les Ãtats-Unis et l’Union européenne ont fait valoir qu’il serait plus efficace d’observer une attitude dénuée d’âopposition’ « , a déclaré Joanna Weschler, représentante de HRW aux Nations Unies. « Aujourd’hui cependant, la Chine vit l’une des pires vagues de répression depuis 1989. Il est temps d’assortir le dialogue d’une forte dose de pression publique. » Pour sa part, Reporters sans frontières (RSF) demande à l’Union européenne de parrainer une résolution condamnant la Chine.
Parmi les cas récents de violation de la liberté d’expression, le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC) cite celui de l’auteur Wang Lixiong, détenu plus d’un mois avant d’être relâché le 11 mars sans qu’aucune accusation n’ait été portée contre lui. Wang a été arrêté dans la région autonome du Xinjiang le 4 février dernier pour « avoir révélé des secrets d’Ãtat ». Selon le WiPC, l’arrestation de Wang pourrait avoir été une tentative en vue d’empêcher la parution d’un ouvrage sur la province du Xinjiang « qui abrite plusieurs minorités musulmanes, et qui constitue un foyer d’agitation séparatiste ». Wang est l’auteur du roman « Le Péril jaune », interdit, publié à l’étranger peu après la répression de 1989, dans lequel l’auteur prédisait la guerre civile et l’effondrement du Parti communiste chinois.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapporte que le Bureau d’Ãtat sur la presse et l’édition, qui supervise la presse pour le compte du Parti communiste chinois, a intimé le 12 mars à la revue mensuelle « Fangfa » (« La Voie »), de Beijing, l’ordre de mettre fin immédiatement à ses activités. Cette revue, qui tire à 20 000 exemplaires, est connue pour la franchise de ses propos sur les réformes politiques et économiques. Elle avait été autorisée à paraître en 1988 à titre de publication vouée aux sciences naturelles, mais « apparemment, s’est attiré les foudres des autorités parce que son contenu était devenu trop diversifié ». Pour le CPJ, « la fermeture de âFangfa’ n’est que la dernière d’une série de mesures en vue de réfréner la presse indépendante de Chine. Depuis quelques mois, plusieurs revues et maisons d’édition libérales ont été fermées ou vidées de leur personnel. »
RSF rapporte pour sa part que deux revues du Guangdong, « Le Nouvel Hebdomadaire » et la « Revue illustrée de Shenzen », ont été suspendues après avoir fait allusion à la répression du 4 juin 1989 sur la place Tian’anmen. « New Weekly » a été suspendue pendant quatre semaines en décembre dernier après avoir publié un numéro sur la répression, et en particulier pour avoir déclaré que « 32 hôpitaux de Beijing avaient dispensé 9 158 actes médicaux à des étudiants ». Cette information ne figure nulle part dans les rapports officiels. La « Revue illustrée de Shenzen » est suspendue indéfiniment depuis la fin janvier. En décembre 1998, la revue « Culture Contemporaine » a aussi été suspendue par les autorités en raison de sa politique rédactionnelle trop libérale. Selon RSF, il y a douze journalistes emprisonnés à l’heure actuelle en Chine.
Une pétition mondiale pour marquer le dixième anniversaire des événements de la place Tian’anmen circule actuellement sur Internet. Cette pétition sera transmise au Président de la République populaire de Chine, Jiang Zemin; des copies seront également remises au Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, et au Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme, Mme Mary Robinson. Jusqu’au 12 juin 1999, les signatures seront recueillies par courrier électronique à l’adresse petition@june4.org ou sur le site web à http://www.june4.org/. Le 12 juin, l’écrivain dissident Wang Dan, libéré l’an dernier, dévoilera la pétition, qui demande au gouvernement chinois de « libérer tous les prisonniers de conscience, y compris ceux qui sont toujours emprisonnés parce qi’ils ont défendu les principes démocratiques en 1989, et [de] revoir le cas de tous les prisonniers ». « >mailto:petition@june4.org « >petition@june4.org ou sur le site web %26#224; http://www.june4.org/. Le 12 juin, l’écrivain dissident Wang Dan, libéré l’an dernier, dévoilera la pétition, qui demande au gouvernement chinois de « libérer tous les prisonniers de conscience, y compris ceux qui sont toujours emprisonnés parce qi’ils ont défendu les principes démocratiques en 1989, et [de] revoir le cas de tous les prisonniers ».
Jusqu’à maintenant, le groupe HRW, le PEN International, le PEN Canada et les Journalistes canadiens pour la liberté d’expression (CJFE), qui sont membres de l’IFEX, participent à l’organisation de la pétition. Pour apporter son appui à la campagne ou pour plus de renseignements, communiquer avec Cheuk C. Kwan, Directeur de la campagne internationale, Pétition mondiale pour marquer le dixième anniversaire des événements de la place Tian’anmen, a/s de Toronto Association for Democracy in China, 255 Duncan Mill Road, bureau 707, Toronto, Ontario, H3B 3H9, Canada; téléphone : +1 416 804 1527; télécopieur : +1 416 231 7532; adresse électronique : toronto@june4.org; site web : http://www.june4.org/.