âLes attaques contre la liberté de la presse au Maroc se multiplient depuis le début de lâannéeâ, et on note depuis quelques mois la détérioration accrue de la liberté des médias. Tel est le constat de Reporters sans frontières (RSF) et de la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Les journalistes, tant étrangers que locaux, sont […]
âLes attaques contre la liberté de la presse au Maroc se multiplient depuis le début de lâannéeâ, et on note depuis quelques mois la détérioration accrue de la liberté des médias. Tel est le constat de Reporters sans frontières (RSF) et de la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Les journalistes, tant étrangers que locaux, sont la cible des violations de la liberté dâexpression. Ces violations comprennent, rapporte RSF, le fait dâempêcher un journaliste qatari dâexercer sa profession au Maroc, le fait de placer trois journalistes français en résidence surveillée dans lâest du pays et de confisquer leur matériel, et la menace du ministre de lâIntérieur dâinterdire une publication locale. En outre, deux hebdomadaires de langue française et un journal en langue arabe ont été interdits, et dâautres publications se sont fait censurer certains numéros particuliers ou se sont vu empêcher de les distribuer. Presque tous les numéros visés contenaient soit des informations sur les violations des droits de la personne commises par Mohammed VI ou couvraient des perspectives qui remettent en question les actions du roi.
Le 4 octobre, le ministre de lâIntérieur Ahmed Midaoui a menacé directement le directeur des journaux âLe Journalâ et âAssahifaâ, Abou Bakr Jamaï, au cours dâun point de presse à propos de la position marocaine sur le Sahara occidental. Faisant allusion à une entrevue avec le leader du Front Polisario que âLe Journalâ avait fait paraître précédemment, le ministre a proféré ses menaces en présence dâautres journalistes. Selon RSF, Midaoui a dit à Jamaï : âsi vous refaites ce genre dâinterview avec un membre du Front Polisario, je vous interdirai une nouvelle fois! [â¦] Heureusement que vous nâêtes pas mon fils sinon je vous aurais cassé la gueuleâ. Le numéro dans lequel cette entrevue avait paru avait été interdit le 15 avril, souligne RSF. Lâensemble de ces mesures, soutient RSF, âtraduit une véritable tentative par le pouvoir de reprendre en main la presse qui aborde les sujets jugés âsensiblesâ, comme lâavenir du Sahara occidental, les violations des droits de lâhomme sous Hassan II ou les mouvements islamistesâ.