Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), la Déclaration de principes sur la liberté dâexpression dans les Amériques, que la Commission interaméricaine des droits de lâhomme a rendue publique le 19 octobre, est un puissant énoncé en faveur de la défense de la liberté de la presse dans la région. Rédigée par le […]
Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), la Déclaration de principes sur la liberté dâexpression dans les Amériques, que la Commission interaméricaine des droits de lâhomme a rendue publique le 19 octobre, est un puissant énoncé en faveur de la défense de la liberté de la presse dans la région. Rédigée par le Rapporteur spécial de la Commission, Santiago A. Canton, la Déclaration énumère treize principes que âlâon doit respecter si on veut exercer la liberté dâexpression de façon pratiqueâ. La Déclaration soulève de nombreuses questions notamment lâaccès à lâinformation que détient le gouvernement, la censure préalable, la confidentialité des sources et les enquêtes sur les agressions commises contre les journalistes. La Déclaration dénonce en outre les lois sur la diffamation pénale, en vigueur dans la plupart des pays dâAmérique latine, et constate que les lois sur le respect de la vie privée âpeuvent ne pas limiter ni restreindre les enquêtes et la diffusion des renseignements dâintérêt publicâ.
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) rapporte toutefois que les journalistes sâinquiètent des implications de la Déclaration sur la concentration de la propriété des médias dans toute la région. Même si la Commission avait de bonnes intentions, dit la FIJ, la Déclaration contient un article susceptible de menacer la liberté dâexpression. Selon ces journalistes, en effet, un des principes de la Déclaration, qui âinterdit aux gouvernements dâélaborer des lois spéciales anti-trust sâappliquant aux médiasâ, pourrait mener à la âcommercialisation et à la concentration excessiveâ des médias. Ce sont là des facteurs, dit la FIJ, qui âmenacent la liberté de la presse et minent les droits démocratiques que sont le pluralisme et la liberté dâexpressionâ. Selon la FIJ, ce genre de loi spéciale anti-trust démontre lâincapacité à âreconnaître le rôle spécial des médias dans la société sur les plans culturel, social et démocratiqueâ. Pour le secrétaire général de la FIJ, Aidan White, âla Commission interaméricaine des droits de lâhomme semble nâêtre à lâécoute que des propriétaires des médias de la région; à cet égard, sa réflexion sur la liberté de la presse est déficienteâ. La FIJ demande à rencontrer la Commission interaméricaine des droits de lâhomme pour discuter de ses politiques en matière de liberté de la presse.