Lâaccusation de diffamation pénale portée par le président de la Slovaquie Rudolf Schuster contre le journaliste Ales Kratky constitue une menace pour la liberté dâexpression, rapporte lâInstitut international de la presse (IIP). Le président poursuit Kratky, commentateur politique au quotidien slovaque « Novy Cas », aux termes de lâarticle du code pénal de la Slovaquie qui dispose […]
Lâaccusation de diffamation pénale portée par le président de la Slovaquie Rudolf Schuster contre le journaliste Ales Kratky constitue une menace pour la liberté dâexpression, rapporte lâInstitut international de la presse (IIP). Le président poursuit Kratky, commentateur politique au quotidien slovaque « Novy Cas », aux termes de lâarticle du code pénal de la Slovaquie qui dispose que quiconque « diffame publiquement le président en rapport avec lâexécution de son mandat ou de ses activités publiques » est passible dâune peine de prison pouvant aller jusquâà deux ans. La poursuite a été intentée après la parution le 26 mai dâun commentaire dans lequel Kratky déclarait que, dans son adresse sur lâétat de la nation, Schuster montrait « des signes dâune incapacité mentale à diriger un pays qui tente de joindre les rangs des nations modernes et développées ».
Dans le passé, les journalistes slovaques sâexposaient à des peines de prison sâils critiquaient le gouvernement, rappelle lâIIP. En mars 2000, le reporter Vladimir Mohorita a été condamné à quatre mois de prison pour avoir « diffamé publiquement le pays et ses responsables » après quâil eut critiqué la décision du gouvernement de permettre aux avions de lâOTAN dâutiliser lâespace aérien slovaque pendant le conflit au Kosovo, en 1999.
LâIIP constate que le recours aux accusations de diffamation pénale est contraire à la pratique établie des démocraties, notamment des Ãtats membres de lâUnion européenne (UE), à laquelle la Slovaquie veut adhérer. LâIIP et huit autres membres du Comité de coordination des organisations de défense de la liberté de la presse ont fait parvenir le 13 juin une lettre aux dirigeants de lâUnion européenne dans laquelle ils attirent lâattention sur lâeffet pernicieux de ces lois sur le processus de démocratisation dans les pays en transition. Les organisations de défense de la liberté de la presse ont également pressé les pays de lâUE de prêcher par lâexemple en abrogeant tous les vestiges de lois pénales sur la diffamation et les insultes. Pour plus de renseignements, consulter www.freemedia.at.