Le tribunal de sécurité de lâÃtat a condamné le 23 mai lâécrivain, recherchiste et militant des droits de la personne Saad El-Din Ibrahim à sept ans de travaux forcés, rapportent lâOrganisation égyptienne de défense des droits de la personne (EOHR), ARTICLE 19, Human Rights Watch (HRW) et le Comité des écrivains en prison du PEN […]
Le tribunal de sécurité de lâÃtat a condamné le 23 mai lâécrivain, recherchiste et militant des droits de la personne Saad El-Din Ibrahim à sept ans de travaux forcés, rapportent lâOrganisation égyptienne de défense des droits de la personne (EOHR), ARTICLE 19, Human Rights Watch (HRW) et le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC). Vingt-sept des collègues de Ibrahim ont aussi été condamnés à des peines de un à cinq ans dâemprisonnement, dont neuf d’entre eux avec sursis.
Ibrahim, qui est directeur du Centre Ibn Khaldoun, et ses coaccusés, dont la plupart sont des employés du Centre de soutien aux électrices égyptiennes, a été appelé à répondre à divers chefs dâaccusation reliés à leur travail de promotion de la participation aux élections et de surveillance du scrutin parlementaire en octobre et novembre 2000, rapporte HRW. Selon le WiPC, les accusations contre Ibrahim auraient porté sur lâacceptation par le Centre dâune subvention apparemment illégale de 250 000 $ US de la Commission européenne, dont une partie aurait servi à produire un film faisant état de mesures dâintimidation contre les électeurs lors de lâélection parlementaire de 1995 en Ãgypte.
Dans une déclaration signée, lâEOHR et cinq autres organisations ont qualifié le procès dâIbrahim et de ses collègues de « poursuite des politiques hostiles de lâÃtat contre les institutions de la société civile égyptienne, dans le but de réduire au silence toutes celles qui tentent dâintervenir activement dans les questions publiques ». Les organisations affirment que la décision du tribunal sâinscrit dans « la régression générale des libertés civiles », régression illustrée par « le refus de révoquer les peines dâincarcération pour les crimes dâexpression, ce qui à conduit à lâimposition dâun certain nombre de peines de prison contre des journalistes ». Entre autres incidents auxquels fait allusion la déclaration, on note la décision du gouvernement, en mai 2000, de mettre fin aux activités du parti travailliste et de suspendre son journal, « Al Shaab ».
ARTICLE 19 a écrit au Commissaire de lâUnion européenne (EU) chargé des relations extérieures, Chris Patten, pour lui faire part de « sa sérieuse inquiétude devant lâattaque concertée contre la liberté dâexpression et les organisations indépendantes dâÃgypte, en contravention de ses accords conclus avec lâUnion européenne ». En plus de la condamnation prononcée contre Ibrahim, ARTICLE 19 fait état de la condamnation en janvier de lâécrivain Salah al-Din Mohsen à trois ans de travaux forcés, la confiscation ou le retrait de la circulation dâun certain nombre de publications, et la proposition de nouvelles restrictions pénales sur le contenu de ce qui peut être publié.
Pour plus de renseignements, voir www.article19.org, www.hrw.org et ifex.org. On trouvera aussi %26#224; www.cairotimes.com un article qui aborde les différences entre les réactions locales et celles à lâéchelle internationale qui se sont manifestées à la nouvelle de la condamnation dâIbrahim.