Selon un rapport de lâInstitut des médias dâAfrique australe (MISA) et dâARTICLE 19, le gouvernement du Swaziland étudie en ce moment un projet de loi sur la diffamation, dont lâadoption entraînera des conséquences néfastes pour la liberté de la presse. Ce projet de loi est devenu une question fort litigieuse pour la communauté internationale des […]
Selon un rapport de lâInstitut des médias dâAfrique australe (MISA) et dâARTICLE 19, le
gouvernement du Swaziland étudie en ce moment un projet de loi sur la diffamation, dont lâadoption entraînera des conséquences néfastes pour la liberté de la presse. Ce projet de loi est devenu une question fort litigieuse pour la communauté internationale des défenseurs de la liberté dâexpression,
compte tenu de lâarrestation et de la démission forcée de Bheki Makhubu, ancien rédacteur en chef du âTimes Sundayâ. Makhubu, qui a publié des articles où il affirme que la fiancée du Roi, qui est âgée de 18 ans, est une âdécrocheuse scolaireâ, a été critiqué pour son âirrespect à lâégard de la monarchieâ et accusé le 26 septembre de diffamation criminelle, indique le MISA.
Le cas de Makhubu, ajoute ARTICLE 19, est étroitement lié aux questions de confidentialité entre les journalistes et leurs sources. Même si le MISA rapporte que le contenu des articles de Makhubu nâa toujours pas été démenti, la police a exercé des pressions répétées sur lâancien rédacteur en chef pour quâil révèle lâidentité de ses sources. Devant son refus, on lâa informé quâil allait recevoir une
ordonnance du tribunal lâenjoignant de répondre, entre autres choses, à ces questions. Makhubu a aussi été forcé de remettre sa démission, que le MISA attribue directement aux pressions politiques
exercées sur la direction du âTimes Sundayâ.
ARTICLE 19 prévient que âle congédiement de Bheki Makhubu aura un effet peu rassurant sur la liberté dâexpression au Swaziland, dans un contexte où les journalistes sont depuis longtemps forcés de pratiquer lâautocensure pour éviter dâêtre harcelés et intimidés par les autoritésâ. Dans la foulée
du cas Makhubu, le gouvernement cherche à faire adopter le projet de loi, qui couvre les cas de diffamation par les médias. ARTICLE 19 et le MISA ont tous deux demandé au gouvernement du Swaziland de soumettre le projet de loi au débat public.