Le gouvernement de la Malaisie s’est attiré de vives critiques des groupes de défense de la libre expression parce qu’il encourage la « culture du secret », qui empêche les citoyens d’accéder à des renseignements importants sur les problèmes environnementaux. En collaboration avec le Centre for Independent Journalism (CIJ), basé en Malaisie, le groupe ARTICLE […]
Le gouvernement de la Malaisie s’est attiré de vives critiques des groupes de défense de la libre expression parce qu’il encourage la « culture du secret », qui empêche les citoyens d’accéder à des renseignements importants sur les problèmes environnementaux.
En collaboration avec le Centre for Independent Journalism (CIJ), basé en Malaisie, le groupe ARTICLE 19, qui est membre de l’IFEX, publie un dossier intitulé « A Haze of Secrecy: Access to Environmental Information in Malaysia » [Le Voile du secret : L’accès aux renseignements sur l’environnemental en Malaisie].
Ce document met à nu la « culture enracinée du secret au sein du gouvernement malaisien, qui sévit à tous les niveaux de l’administration, qui nie aux particuliers leur droit reconnu internationalement d’accéder à l’information ».
Le gouvernement malaisien a une fiche notoirement mauvaise quand il est question de rendre disponibles les renseignements sur l’environnement, disent ARTICLE 19 et le CIJ. Lorsque la Malaisie a subi de graves épisodes de pollution de l’air en 1997, 1998 et 2005, les citoyens n’ont pu avoir accès aux relevés de l’Indice des polluants de l’air – premier outil de mesure de la qualité de l’air au pays – parce que cette information était considérée comme un secret d’État.
La Loi sur les secrets officiels (LSO) et d’autres lois restrictives sont fréquemment invoquées par les autorités pour faire taire les appels à la libération de l’information environnementale, révèle le rapport. Une ébauche de Loi nationale sur la biotechnologie, qui pourrait avoir d’importantes implications pour la santé publique, a été classifiée en vertu de la LSO. Les citoyens ne peuvent obtenir de copies du texte.
Les tentatives pour obtenir des renseignements sur des projets de développement à grande échelle qui pourraient avoir des conséquences négatives sur les communautés et l’environnent local se heurtent souvent à des retards et à des droits prohibitifs. Les règles en matière d’évaluation des répercussions environnementales sont également inefficaces parce qu’elles ne permettent pas aux citoyens de jouer un rôle actif dans le processus.
Le rapport arrive trois semaines après que la Malaisie eut connu ses pires inondations en 30 ans, qui ont déplacé des dizaines de milliers de personnes. Les victimes des inondations auraient éprouvé des difficultés à accéder aux renseignements sur les mesures de prévention lorsque la crise est survenue.
ARTICLE 19 et le CIJ formulent plusieurs recommandations, celle notamment d’abroger ou de réformer la LSO et d’autres lois répressives, et d’adopter une loi garantissant aux citoyens le droit d’accès à l’information.
Consulter les sites suivants :
– « A Haze of Secrecy » :
http://www.article19.org/pdfs/publications/malaysia-a-haze-ofsecrecy.pdf
– Rapport d’ARTICLE 19 sur la Malaisie :
http://www.article19.org/pdfs/publications/malaysia-baseline-study.pdf
– CIJ : http://www.cijmalaysia.org/
– Southeast Asian Press Alliance : http://seapa.wordpress.com/
– Rapport de Human Rights Watch sur la Malaisie : http://hrw.org/englishwr2k7/docs/2007/01/11/malays14870.htm