Lors d’une rafle de militants que les groupes syriens de défense des droits de la personne qualifient de la plus importante opération depuis plusieurs années, les autorités ont arrêté et détenu 12 personnes signataires d’une pétition qui appelle le gouvernement à reconnaître l’indépendance du Liban, rapportent le Cairo Institute for Human Rights Studies, ARTICLE 19, […]
Lors d’une rafle de militants que les groupes syriens de défense des droits de la personne qualifient de la plus importante opération depuis plusieurs années, les autorités ont arrêté et détenu 12 personnes signataires d’une pétition qui appelle le gouvernement à reconnaître l’indépendance du Liban, rapportent le Cairo Institute for Human Rights Studies, ARTICLE 19, Human Rights Watch, Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Les militants figuraient parmi quelque 300 intellectuels, écrivains et défenseurs des droits de la personne, libanais et syriens, qui ont signé le 12 mai 2006 une pétition condamnant l’assassinat des dissidents libanais et pressant la Syrie de cesser de s’ingérer dans les affaires du Liban.
Les autorités syriennes qualifient la pétition de « provocation » et affirment « que les intellectuels syriens ont tort de faire de la Syrie la responsable de la détérioration de la situation au Liban ».
La pétition a été rendue publique peu avant que le Conseil de sécurité des Nations Unies n’eut voté le 17 mai une résolution qui appelle la Syrie à faire cesser l’entrée d’armes au Liban et à instaurer avec son voisin des relations diplomatiques normales.
Parmi les personnes arrêtées se trouvent le journaliste Michel Kilo, l’avocat des droits de la personne Anouar al-Bunni et Mahmoud Meri’i, de l’Organisation arabe de défense des droits de la personne en Syrie. Un juge a inculpé Kilo d’« affaiblir le sentiment national » et de publier des « informations mensongères et exagérées qui ont pour but de porter atteinte au prestige de l’État ».
Deux des douze militants ont depuis été remis en liberté. Les autres sont détenus à la prison centrale d’Adra, près de Damas, signale Human Rights Watch.
Dans une autre affaire, le CPJ rapporte que Muhammad Ghanem, rédacteur en chef du site web de nouvelles Surion (www.surion.org), est détenu depuis sept semaines sur des accusations de « publication de fausses nouvelles sur les divisions au sein de la société syrienne ».
Ghanem a écrit de nombreux articles pour appuyer les droits politiques et culturels de la minorité kurde de Syrie. S’il est reconnu coupable, Ghanem risque de trois à quinze ans de prison.
Consulter les sites suivants :
– CIHRS : http://www.cihrs.org/Press_details_en.aspx?per_id=91&pr_year=2006
– ARTICLE 19 : http://www.article19.org/pdfs/press/syria-pr-arrest-human-rights-activists.pdf
– Human Rights Watch : http://hrw.org/english/docs/2006/01/18/syria12231.htm
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2006/mideast/syria16may06na.html
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=17705
– Freedom House : http://www.freedomhouse.org/uploads/PFS/PressReleaseMENA.pdf
– ONU : http://www.un.org/apps/news/story.asp?NewsID=18514&Cr=middle&Cr1=leban
– Council on Foreign Relations : http://www.cfr.org/publication/10546/syria.html
– L’Union européenne s’inquiète des détentions : http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_east/4998906.stm