Le Président de la Yougoslavie, Slobodan Milosevic, figure au premier rang de la liste des dix « Ennemis de la presse », liste que le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a dévoilée à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Suivent le Président Jiang Zemin de Chine, le Président Fidel Castro […]
Le Président de la Yougoslavie, Slobodan Milosevic, figure au premier rang de la liste des dix « Ennemis de la presse », liste que le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a dévoilée à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Suivent le Président Jiang Zemin de Chine, le Président Fidel Castro de Cuba, le Président Laurent Désiré Kabila de la République démocratique du Congo, le Premier ministre Meles Zenawi d’Éthiopie, le Président Zine Abdine Ben Ali de Tunisie, le Premier ministre Mahathir Mohammad de Malaysie, le Président Alberto Fujimori du Pérou, le Président Leonid Kutchma d’Ukraine et le Président Hosni Moubarak d’Égypte. Milosevic est coupable d’étrangler les médias « par l’intimidation, l’agression, des amendes monstrueuses et le déni de permis d’exploitation. Toutes ces mesures sont codifiées dans une loi draconienne sur les médias imposée en octobre ». Depuis le début des bombardements en Yougoslavie, dit le CPJ, Milosevic « étouffe toutes les voix de l’opposition, met en danger la vie des journalistes et sature les ondes de propos haineux ».
En Chine, Jiang « s’est retrouvé l’an dernier à la tête d’une campagne de détérioration des conditions de travail des journalistes politiquement indépendants, le service de la propagande du Parti communiste ayant fait fermer plusieurs journaux, revues et maisons d’édition et en ayant menacé beaucoup d’autres qui défiaient l’orthodoxie du parti », pendant qu’on continue à emprisonner des journalistes. Quant à Fidel Castro, il trouve encore cette année sa place sur la liste pour avoir arrêté de nombreux journalistes indépendants et pour avoir fait adopter une loi sur la presse qui « fait un crime de la liberté d’expression » à Cuba.
En République démocratique du Congo, Kabila « a instauré un régime de terreur pour un grand nombre de journalistes par sa manie d’imputer à la presse indépendante ses échecs militaires », déclare le CPJ, qui fait remarquer que, sous son règne, « plus de 70 journalistes ont été détenus sans accusations, emprisonnés, agressés et harcelés ». Le Premier ministre Zenawi d’Éthiopie reste lui aussi sur la liste en tant que « premier geôlier de journalistes en Afrique », lui qui a « incarcéré douze journalistes à la fin de 1998, et vingt autres pendant l’année ». Kutchma arrive au sixième rang. On lui reproche « d’utiliser les taxes et les lois sur la diffamation comme armes contre les journalistes » en Ukraine. Son « acceptation tacite de la violence contre la presse a créé un climat qui a encouragé les attentats à la bombe perpétrés contre les bureaux de certains journaux, les agressions contre les journalistes et les directeurs de publications et, d’une manière générale, d’avoir instauré un climat de peur et d’autocensure ». Le Président de la Tunisie arrive au septième rang sur la liste parce qu’il a créé « un climat de peur », où « les journalistes qui osent dévier de la ligne très stricte de l’autocensure s’exposent à de sévères représailles : congédiement, coupure de la ligne téléphonique et du télécopieur, restrictions sur les déplacements et intimidation par des agents de l’État ».
Dans la Malaysie de Mahathir, dit le CPJ, « les exigences en matière d’attribution de permis sont très strictes et on récompense l’autocensure des journalistes qui gomment les nouvelles jugées négatives ou diffamatoires, tandis que la presse étrangère est surveillée étroitement et fréquemment harcelée ». Au Pérou, poursuit le CPJ, « les services de renseignements de Fujimori se livrent à des plans d’assassinat, à des menaces de mort, à l’écoute électronique, à la surveillance et recourt au salissage des réputations pour harceler les journalistes et les mettre en danger. Son gouvernement les force souvent à l’exil, parfois il leur montre lui-même le chemin de l’exil. » Enfin, en Égypte, « une succession d’incarcérations, exécutées en vertu de la nouvelle loi sur la presse approuvée par le gouvernement Moubarak, la censure et la fermeture de journaux ont marqué une grave détérioration de la liberté de la presse dans ce pays où il règne sans partage depuis dix-huit ans ». Pour de plus amples renseignements, communiquer avec le CPJ sur son site web à http://www.cpj.org.