Le « chef » Ebrima Manneh est porté disparu depuis juillet dernier. Une semaine après avoir prétendument transmis des renseignements « nuisibles » lors d’un sommet de l’Union africaine, le reporter gambien a été arrêté sans être inculpé de quoi que ce soit et détenu par l’Agence nationale de renseignement. L’organisation de sécurité nie cependant […]
Le « chef » Ebrima Manneh est porté disparu depuis juillet dernier. Une semaine après avoir prétendument transmis des renseignements « nuisibles » lors d’un sommet de l’Union africaine, le reporter gambien a été arrêté sans être inculpé de quoi que ce soit et détenu par l’Agence nationale de renseignement. L’organisation de sécurité nie cependant l’avoir même arrêté. La remise en liberté de Manneh représente l’exigence clé d’une nouvelle campagne lancée la semaine dernière par la Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest (Media Foundation for West Africa, MFWA) et le Réseau des Organisations africaines de défense de la liberté d’expression (Network of African Freedom of Expression Organizations, NAFEO) pour mettre fin à l’impunité et à la violence exercée contre la libre expression dans le pays.
Pour faire connaître le cas de Manneh et d’autres cas moins connus de violations des droits de la personne dans le pays, la MFWA et le NAFEO ont publié un dossier de 63 pages sur des violations de la liberté de la presse depuis l’arrivée au pouvoir du président Yahya Jammeh en 1994, dossier qui comprend des journalistes arrêtés, détenus ou contraints à l’exil, ainsi que des médias attaqués ou fermés. Encore récemment, le 18 mai, Fabakarr Ceesay, reporter au journal d’opposition bihebdomadaire « Foroyaa », a été arrêté, menacé de mort et détenu brièvement par la police tandis qu’il couvrait une manifestation étudiante à Serrekunda, la plus grande ville de Gambie.
Le dossier et la campagne visent les dirigeants africains et les organisations locales et internationales de défense des droits de la personne, les agences des droits de la personne des Nations Unies et les gouvernements qui traitent avec la Gambie, afin de dénoncer les violations de la libre expression et d’exercer des pressions sur Jammeh pour qu’il libère Manneh et respecte les droits des médias.
Le NAFEO et la MFWA font en outre partie d’une initiative plus vaste qui tentera de formuler un Traité africain sur la libre expression à l’occasion d’une conférence qui se déroulera à Accra, au Ghana à la fin juin, quelques jours avant la tenue du sommet des chefs d’État de l’Union africaine. Les membres du NAFEO, dont le Media Rights Agenda (MRA), Journaliste en Danger (JED) et l’Institut des médias d’Afrique australe (Media Institute of Southern Africa, MISA), ainsi que d’autres organisations de défense de la libre expression comme ARTICLE 19 et le Rapporteur spécial de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples pour la liberté d’expression, assisteront à la conférence, qui aura lieu du 25 au 27 juin.
Pour plus de renseignements sur les campagnes, communiquer par courriel à : mfwa@africaonline.com.gh.
(29 mai 2007)