Des groupes de défense de la libre expression ont déploré le recours à la force brute pour étouffer la libre expression et les protestations, constatées dans les tabassages et la torture infligés au principal dirigeant de l’opposition du pays et à d’autres personnes lors d’une récente manifestation de protestation à Harare. Le dirigeant de l’opposition […]
Des groupes de défense de la libre expression ont déploré le recours à la force brute pour étouffer la libre expression et les protestations, constatées dans les tabassages et la torture infligés au principal dirigeant de l’opposition du pays et à d’autres personnes lors d’une récente manifestation de protestation à Harare.
Le dirigeant de l’opposition au Zimbabwe, Morgan Tsvangirai, chef du principal parti d’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), a été arrêté et un de ses partisans abattu tandis qu’ils tentaient d’assister à une réunion de prière organisée le 11 mars à Harare pour « Sauver le Zimbabwe ». Tsvangirai a été blessé gravement pendant qu’il était en détention et a dû recevoir des traitements médicaux à l’unité des soins intensifs.
Tsvangirai a été arrêté en compagnie de plus de 50 autres dirigeants d’opposition, de militants et de journalistes, dont le photojournaliste Tsvangirai Mukwazhi et le producteur de télévision Tendai Musiyu, tous deux employés de l’Associated Press (AP). Un manifestant a été abattu. On a utilisé des armes à feu, des canons à eau et les gaz lacrymogènes pour disperser la foule.
La police a ensuite défié les ordonnances de la Haute cour qui permet aux avocats et aux médecins d’accéder aux détenus qui avaient été brutalement agressés. Ceux-ci ont finalement été relâchés après deux nuits en garde à vue.
La section zimbabwéenne de l’Institut des médias d’Afrique australe (MISA) a condamné « la manière très sévère dont la police continue d’agresser et de harceler les Zimbabwéens qui exercent leur droit constitutionnel à la liberté d’expression ».
La manifestation avait été organisée contre le président Robert Mugabe, en dépit d’un interdit de trois mois, en vigueur depuis le 21 février, de toutes les réunions politiques à Harare. Le même jour, un journal régional publié conjointement par les médias d’État du Zimbabwe et de la Namibie, le « Southern Times », rapportait que Mugabe avait annoncé qu’il serait de nouveau candidat à l’élection de 2008. Il est au pouvoir depuis l’indépendance, en 1980.
Le Zimbabwe est l’un des États les plus répressifs du monde, et la répression contre les médias indépendants, la société civile et les opposants politiques est monnaie courante. Une étude réalisée cette année par Freedom House donne au pays les notes les plus faibles possible au chapitre des droits politiques et des libertés civiles.
Par ailleurs, un journaliste zimbabwéen renommé a été suspendu à cause d’un article sur la corruption qui impliquait des politiciens de haut rang du parti au pouvoir, rapporte le MISA-Windhoek. Le 12 mars, l’hebdomadaire « Financial Gazette » a suspendu le rédacteur Sunsley Chamunorwa, connu pour sa plume acérée, à cause d’un reportage qui établissait un lien entre de hauts dirigeants du parti de Mugabe, le Zanu-PF, et de lucratifs contrats de sécurité à l’aéroport international de Harare.
Consulter les sites suivants :
– MISA : http://www.misa.org/
– Freedom House :
http://www.freedomhouse.org/template.cfm?page=70&release=472
– Rapport Freedom House sur la liberté dans le monde en 2006 :
http://www.freedomhouse.org/template.cfm?page=22&year=2006&country=7092