Tandis que Bahreïn s’apprête à tenir des élections parlementaires en octobre 2006, l’Organisation égyptienne de défense des droits de la personne (Egyptian Organization for Human Rights, EOHR) tire la sonnette d’alarme, affirmant qu’une nouvelle loi antiterroriste promulguée en août pourrait donner aux autorités davantage de motifs de réprimer les critiques de l’opposition et les groupes […]
Tandis que Bahreïn s’apprête à tenir des élections parlementaires en octobre 2006, l’Organisation égyptienne de défense des droits de la personne (Egyptian Organization for Human Rights, EOHR) tire la sonnette d’alarme, affirmant qu’une nouvelle loi antiterroriste promulguée en août pourrait donner aux autorités davantage de motifs de réprimer les critiques de l’opposition et les groupes de la société civile.
L’EOHR, qui a procédé à l’analyse de la « Loi protégeant la société contre les actes terroristes », montre que le « terrorisme » est défini de façon tellement vague qu’il inclut les « menaces à l’unité nationale ».
La loi, cependant, ne définit pas ce qu’est une association ou une organisation terroriste, laissant plutôt entendre que toute « organisation politique opposée à la Constitution de Bahreïn » est un groupement terroriste. La loi criminalise en outre « la promotion d’actes terroristes et la possession de documents pouvant contenir du matériel promotionnel de cette nature ».
La nouvelle loi a fait l’objet de critiques de la part d’autres groupes de défense des droits de la personne, notamment du Centre de défense des droits de la personne de Bahreïn (Bahrain Centre for Human Rights) et d’Amnistie Internationale. Le Comité des Nations Unies sur la torture et le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de la personne et l’antiterrorisme ont également fait part de leur préoccupation.
Selon l’EOHR, la nouvelle loi ne fait qu’ajouter aux restrictions qu’impose déjà le gouvernement à la société civile et aux médias et qui étouffent la libre expression. Un décret émis en août ordonne aux fournisseurs de service d’Internet du pays de bloquer l’accès aux services vidéo de Google. Les organisations non gouvernementales de Bahreïn attribuent ce blocage à plusieurs vidéos critiques du gouvernement de Bahreïn. L’interdit a été levé quelques jours plus tard, après des protestations des groupes locaux de la société civile.
Les autorités continuent toutefois de bloquer l’accès aux huit sites web et forums d’opposition les plus actifs du pays, dont Bahreïn Online (http://bahrainonline.org/).
Consulter les sites suivants :
– EOHR : http://ifex.org/en/content/view/full/76777/
– BCHR : http://www.bahrainrights.org/
– Amnistie Internationale : http://web.amnesty.org/library/Index/ENGMDE110032006?open&of=ENG-BHR
– Institut international de la presse : http://www.freemedia.at/cms/ipi/freedom_detail.html?country=/KW0001/KW0004/KW0089/