Le Nagorno-Karabakh est une enclave du Caucase où se sont déroulés dans le passé de violents combats entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. C’est une enclave qui suscite de vifs débats et même une haine tenace parmi les citoyens des deux pays. Les journalistes locaux la comparent au conflit israélo-palestinien, et les gouvernements des deux côtés utilisent […]
Le Nagorno-Karabakh est une enclave du Caucase où se sont déroulés dans le passé de violents combats entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. C’est une enclave qui suscite de vifs débats et même une haine tenace parmi les citoyens des deux pays. Les journalistes locaux la comparent au conflit israélo-palestinien, et les gouvernements des deux côtés utilisent les médias pour instiller la peur et attiser les flammes des divisions ethniques.
En dépit de la division qui règne depuis des dizaines d’années entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, il y a des journalistes qui travaillent ensemble à de petites choses, et qui contribuent de manière remarquable à promouvoir une couverture plus équilibrée et plus équitable dans les médias, selon ce que rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Dans le dernier numéro de son bulletin « Dangerous Assignments », le CPJ documente plusieurs initiatives transfrontalières, dont l’utilisation de médias non traditionnels, afin de promouvoir le dialogue civique et de combler le « vide informationnel » qui sépare l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Un radiodiffuseur arménien, « Radio Van », offre des émissions de discussions qui permettent aux auditeurs de discuter des sujets « chauds », notamment du Nagorno-Karabakh, de problèmes environnementaux et de droits des minorités. La station, qui s’est vu refuser par le gouvernement la permission de radiodiffuser au-delà de la capitale, Yerevan, utilise son site web pour joindre plus d’auditeurs.
Le site a été mis sur pied par le Centre régional, basé à Yerevan, grâce auquel plus de 150 journalistes du Caucase échangent des idées et des opinions sur des forums en ligne. Le site donne aux journalistes une chance de publiciser leur travail en ligne et de mener des « entrevues transfrontalières » avec des représentants des gouvernements et d’autres personnes qui font l’événement. Les journalistes doivent s’engager à défendre l’éthique des médias lorsqu’ils couvrent la nouvelle.
Par ailleurs, les clubs de presse locaux à Yerevan et dans la capitale azérie, Bakou, organisent des conférences de presse conjointes par satellite, au cours desquelles les journalistes des deux pays interrogent des politiciens et des dirigeants gouvernementaux, débattent des nouvelles puis rapportent ce qu’ils ont appris dans leurs propres médias.
Tandis que certains disent que ces initiatives pourraient ne pas avoir beaucoup d’influence en raison de la mainmise gouvernementale sur les médias dans les deux pays, d’autres estiment que la coopération contribuera énormément à désamorcer les tensions et à dissiper les stéréotypes. « Une information équitable a le pouvoir de nous faire modifier notre perception et de nous faire prendre des décisions rationnelles, tandis qu’une information inéquitable renforce les stéréotypes, suscite la colère et mène à des décisions stupides », dit John Boit, directeur régional de Internews.
Pour lire le reportage intégral, aller à : http://www.cpj.org/Briefings/2004/DA_fall04/DA_fall04.pdf
Consulter :
– Media Dialogue : http://www.mediadialogue.org/eng/
– Cercle des journalistes de Yerevan : http://www.ypc.am/eng/
– International Crisis Group : http://www.crisisweb.org/home/index.cfm?l=1&id=1248