LâInstitut des médias dâAfrique australe (MISA) rapporte que le parti au pouvoir au Malawi, le United Democratic Front (Front uni démocratique, UDF), aurait dressé une liste de journalistes à agresser âparce quâils discréditeraientâ son image. Citant un article du âDaily Timesâ, le MISA affirme que lâUDF se prépare à faire appel à des membres du […]
LâInstitut des médias dâAfrique australe (MISA) rapporte que le parti au pouvoir au Malawi, le United Democratic Front (Front uni démocratique, UDF), aurait dressé une liste de journalistes à agresser âparce quâils discréditeraientâ son image. Citant un article du âDaily Timesâ, le MISA affirme que lâUDF se prépare à faire appel à des membres du groupe des âJeunes démocratesâ pour rechercher et agresser les reporters Mabvuto Banda et Penelope Paliani, du âDaily Timesâ, le reporter Pilirani Semu, du journal âNationâ, et le correspondant de la BBC, Raphael Tenthani. Le groupe aurait été dirigé par le conseiller présidentiel pour la jeunesse Henry Moyo et par Humphrey Mvula, premier dirigeant de âShire Businessâ, quoique Mvula se soit dissocié du groupe, toujours selon le MISA.
Ces derniers mois les agressions commises contre des journalistes au Malawi vont croissant. Le mois dernier, dans une lettre à la Communauté pour le développement de lâAfrique australe (SADC), dont fait partie le Malawi, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) sâest inquiété de la âdétérioration de la liberté de la presseâ. En août, sept hommes ont agressé Brian Ligomeka, reporter du âAfrica Eye News Serviceâ parce quâil avait, selon le CPJ, âécrit des propos négatifs sur [le président du Malawi Bakili] Muluziâ. Ligomeka avait publié des reportages sur une conférence de la SADC qui sâest tenue au Malawi. Le CPJ affirme que Ligomeka a reconnu le chef de ses agresseurs comme étant un membre des cadres de la section jeunesse de lâUDF. Pour sa part, le MISA rapporte que deux autres journalistes, Chinyeke Tembo, directeur de lâhebdomadaire âPeopleâs Eyeâ, et John Saini, éditeur du magazine âPrideâ, ont aussi été agressés avant et après la conférence. Le président Muluzi nâa pas encore réagi publiquement à ces agressions, fait remarquer le MISA.
LâUDF a déjà été critiqué pour sa façon de traiter avec les médias. Dans son étude intitulée â2000 World Press Freedom Reviewâ (Revue de la liberté de la presse dans le monde en 2000), lâInstitut international de la presse (IIP) fait remarquer quâaux élections présidentielles de juin 1999, on avait découvert que lâUDF avait manipulé la couverture médiatique de lâévénement. Une enquête dâARTICLE 19 avait mis au jour une campagne orchestrée de désinformation réalisée par des groupes ayant des liens directs avec le parti au pouvoir. Pour plus de renseignements, voir à et www.freemedia.at/wpfr/world.html.