Selon la Fondation de la presse du Pakistan (PPF), Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), pendant que des manifestants islamistes sâattaquaient aux bureaux du « Frontier Post », cinq employés du journal « Frontier Post » ont été arrêtés pour « blasphème », et sont passibles de la peine de mort. Ces événements font […]
Selon la Fondation de la presse du Pakistan (PPF), Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), pendant que des manifestants islamistes sâattaquaient aux bureaux du « Frontier Post », cinq employés du journal « Frontier Post » ont été arrêtés pour « blasphème », et sont passibles de la peine de mort. Ces événements font craindre pour la liberté de la presse au Pakistan, en particulier dans la province de la Frontière du Nord-Ouest.
PPF rapporte que la police de Peshawar a mis sous scellés les bureaux du quotidien « Frontier Post », le 29 janvier, arrêté cinq employés et bloqué le site Internet du quotidien. Ces mesures faisaient suite à une lettre à la direction, intitulée « Pourquoi les musulmans haïssent-ils les Juifs », dans laquelle on accusait le prophète Mahomet de conduite obscène et de prendre les Juifs pour cibles. Les autorités ont jugé la lettre sacrilège, ce qui, aux termes de la Loi du Pakistan sur le blasphème, pourrait valoir à ses auteurs la prison à vie ou la peine capitale. Le journal a fait paraître des panneaux publicitaires où il offre sans réserve des excuses pour la publication de matériel extrêmement blasphématoire déguisée sous des allures de lettre des lecteurs », dit PPF. La direction du « Frontier Post » soutient que cette lettre a été glissée dans le numéro par un acte de sabotage dâemployés mécontents, dit le CPJ.
Malgré les excuses publiques, les groupes religieux ont continué à tenir de violentes manifestations, certains des manifestants allant jusquâà demander lâexécution des journalistes, poursuit le CPJ. Le 30 janvier, des centaines dâémeutiers se sont rassemblés à lâextérieur de lâimmeuble du « Frontier Post » et ont incendié lâimprimerie du journal, causant de lourdes pertes matérielles. Des journalistes sur place ont dit au CPJ que la police nâétait pas intervenue rapidement pour mettre fin aux destructions; ils affirment que certains agents ont même prêté main forte aux incendiaires. Le CPJ ajoute que le 31 janvier la police a arrêté six personnes du « Maidan », la version en ourdou du « Frontier Post ».
Le 31 janvier également, rapporte RSF, de jeunes militants islamistes ont agressé des photographes de presse qui assuraient la couverture des manifestations de Peshawar, au cours desquelles un cinéma a été saccagé. RSF ajoute que certains journalistes, du « Frontier Post » notamment, sont passés à la clandestinité pour éviter dâêtre reconnus par les islamistes. Le site web du « Frontier Post » (frontierpost.com.pk) a été déconnecté par les autorités. RSF dénonce la « talibanisation » de la province de la Frontière du Nord-Ouest, qui jouxte lâAfghanistan. Dans un reportage datant de septembre 2000 intitulé « Les Talibans et les médias », RSF avait déjà fait part de son inquiétude devant les menaces que font peser les milieux fondamentalistes sur la liberté de la presse au Pakistan. [Voir les « Communiqués » 9-39 et 9-41 de lâIFEX.] En juin dernier, des mouvements religieux ont lancé une campagne au Pakistan contre les exploitants de télévision par câble, nouvellement autorisés. En réponse aux émissions de télévision « vulgaires et obscènes », dit RSF, les chefs religieux ont publié une fatwa qui demande aux musulmans « de se lever contre le âdiableâ » que sont les exploitants de chaînes de télévision par câble. »>http://www.frontierpost.com.pk »>frontierpost.com.pk) a été déconnecté par les autorités. RSF dénonce la « talibanisation » de la province de la Frontière du Nord-Ouest, qui jouxte lâAfghanistan. Dans un reportage datant de septembre 2000 intitulé « Les Talibans et les médias », RSF avait déjà fait part de son inquiétude devant les menaces que font peser les milieux fondamentalistes sur la liberté de la presse au Pakistan. [Voir les « Communiqués » 9-39 et 9-41 de lâIFEX.] En juin dernier, des mouvements religieux ont lancé une campagne au Pakistan contre les exploitants de télévision par câble, nouvellement autorisés. En réponse aux émissions de télévision « vulgaires et obscènes », dit RSF, les chefs religieux ont publié une fatwa qui demande aux musulmans « de se lever contre le âdiableâ » que sont les exploitants de chaînes de télévision par câble.