En Moldavie, le Centre du journalisme indépendant (IJC) attire l’attention sur l’avenir du radiodiffuseur d’État du pays, à la suite de protestations par les cent employés du personnel qui affirment que le Parti communiste au pouvoir tente d’empêcher « TeleRadio Moldova » de devenir un fournisseur indépendant de nouvelles. L’enjeu est la décision du gouvernement […]
En Moldavie, le Centre du journalisme indépendant (IJC) attire l’attention sur l’avenir du radiodiffuseur d’État du pays, à la suite de protestations par les cent employés du personnel qui affirment que le Parti communiste au pouvoir tente d’empêcher « TeleRadio Moldova » de devenir un fournisseur indépendant de nouvelles.
L’enjeu est la décision du gouvernement de transformer TeleRadio Moldova en un radiodiffuseur fonctionnant comme service public, en réponse à l’engagement qu’il a pris envers le Conseil de l’Europe, l’organisme régional de défense des droits de la personne dont la Moldavie est membre.
Dans le cadre de cette transformation, le gouvernement moldave a ordonné à l’institution dirigée par l’État de mettre à pied la totalité de son personnel et d’entreprendre un nouveau processus d’embauche pour la nouvelle entreprise. Selon l’IJC, la commission d’embauche désignée pour recruter le nouveau personnel profite de l’occasion pour filtrer les journalistes qui se montrent critiquesà l’égard du parti communiste.
Une centaine d’employés de TeleRadio Moldova ont déclenché des protestations contre la direction, faisant valoir que le processus est utilisé comme un moyen pour maintenir l’emprise du gouvernement sur le radiodiffuseur. Le 27 juillet dernier, les employés ont organisé un sit-in au siège de TeleRadio Moldova, que la police a dispersé trois jours plus tard. Les protestations se poursuivent à l’extérieur de l’immeuble.
Reporters sans frontières (RSF), l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et le Groupe de travail sur les médias du Pacte de stabilité pour l’Europe du Sud-Est (Stability Pact for South Eastern Europe) s’inquiètent de cette situation.
Dans son rapport annuel sur la liberté de la presse en Moldavie, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) fait remarquer que depuis le retour au pouvoir du Parti communiste aux élections de 2001, le climat est devenu plus restrictif pour les médias indépendants et d’opposition du pays.
Pendant toute l’année 2003, les médias d’opposition qui publiaient des reportages sur la corruption du gouvernement ou sur des sujets que le régime communiste jugeait gênants ont vécu des descentes de la police, se sont fait confisquer leurs archives et ont subi détentions et interrogatoires, dit le CPJ. Les autorités ont également recours contre la presse d’opposition à des formes d’intimidation moins directes, comme de faire peur aux commanditaires et d’accuser les journalistes d’accepter des pots-de-vin.
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=11051
– IJC : http://ijc.iatp.md/en/
– Rapport du CPJ : http://www.cpj.org/attacks03/europe03/moldova.html
– OSCE : http://www.osce.org/moldova/
– Media Task Force of the Stability Pact for South Eastern Europe :
http://www.stabilitypact.org/media/default.asp